La Belle Histoire de Coline Serreau
Coline Serreau raconte son parcours au Théâtre Michel avec grande finesse et beaucoup d’autodérision.
Quand elle entre en scène, sa chevelure abondante lui fait une auréole de cheveux grisonnants,. Coline Serreau est de petite taille, veste et pantalon sombre, écharpe blanche autour du cou et chaussures tout aussi blanches aux pieds.
Le public l’applaudit. Coline est en territoire familier, salue, et commence à parler, elle qui descend dans la rue pour raconter les détails de sa vie quotidienne, façon Facebook, et se moque gentiment des réseaux sociaux. Le public rit.
Le spectacle a commencé. Coline nous prend par la main et nous fait rentrer dans son histoire, celle de sa famille, un milieu d’artistes, son goût d’enfance pour les arts du cirque, surtout le trapèze dont elle devient une adepte et une virtuose. Avec Annie Fratellini, elle apprend la danse classique et moderne, puis le théâtre à la rue Blanche avant de se lancer dans une riche carrière, faite de cinéma, de théâtre, d’opéra, et de musique.
Les épisodes de cette vie bien remplie nourrissent son spectacle dans lequel elle mélange extraits vidéo de « la Belle verte », son deuxième film dans lequel elle démontre ses talents de trapéziste, d’opéra avec un magnifique extrait de « La chauve-souris » de Johan Strauss, créé à l’opéra Bastille en 2000, ou du « Barbier de Séville » de Rossini, en 2002. Pour finir, une scène désopilante du tournage de « 18 ans après », avec Roland Giraud, Michel Boujenah, et André Dussollier, où l’on revoit le fameux trio de « Trois hommes et un couffin », film culte de 1985, qui réunit 12 millions de spectateurs et signa également l’engagement féministe de Coline Serreau.
Coline Serreau incarne à elle seule tous les personnages, pour le plus grand plaisir des spectateurs. D’anecdote en anecdote, elle réalise un portrait de sa vie professionnelle et aussi d’elle-même avec beaucoup de finesse, d’autodérision, racontant succès et échecs, avec élégance. Dans sa façon de mettre en scène sa parole et de nous faire rire, on retrouve des accents de Raymond Devos. Ce n’est pas le moindre des charmes de ce spectacle, dans lequel on a peine à l’imaginer en habit vert (puisqu’elle est aussi académicienne aux Beaux-Arts).
« La Belle Histoire« Au Théâtre Michel, rue des Mathurins. Tous les lundis à 20h