La liste PS pas très populaire…

par Yoann Taieb |  publié le 24/02/2024

 Raphaël Glucksmann prend la tête d’une liste critiquée pour son manque d’ouverture populaire

Raphael Glucksmann participe à un rassemblement pour l'Ukraine à l'occasion du deuxième anniversaire de l'invasion russe, à Paris, le 24 février 2024 - Photo par Geoffroy VAN DER HASSELT

Le 1er février dernier, les cadres du Parti socialiste se sont mis d’accord pour désigner Raphaël Glucksmann comme leur représentant pour les élections européennes du 9 juin prochain. Une liste s’est constituée derrière lui. La campagne peut démarrer. Une élection d’autant plus importante que c’est la dernière, au niveau national, avant la présidentielle de 2027. Un test crucial pour tenter de redistribuer les cartes à gauche et négocier une primaire ou faire des alliances.

Les premiers sondages sont flatteurs et donnent au PS un score aux alentours de 10 %. Le meilleur dans une élection depuis, au moins, l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir. Mais, tout n’est pas si rose au parti. La liste a créé des remous puisqu’elle acte que la « vieille maison » n’est pas encore décidée à renouer avec les milieux populaires.

Si le parti a réussi à caser des anciens, des fidèles, des perdants d’élections antérieures ou proches de la direction, le premier réel représentant d’une catégorie populaire, l’artisan boulanger, Stéphane Ravacley n’est que 41e, et donc, inéligible. Philippe Brun, député de l’Eure et au coeur de la mission visant à « mener un travail en profondeur pour restaurer la confiance du Parti socialiste auprès des classes populaires et des classes moyennes », a claqué la porte de la direction en signe de protestation.

Et même Carole Delga a envoyé une lettre ouverte à Olivier Faure, regrettant « le manque d’inclusivité territoriale » de la liste électorale. Elle parle de « manœuvres internes » qui ont abouti à « occulter l’impératif politique crucial de donner voix à ceux et celles qui sont marginalisés ou qui peinent à être entendus ». Pourtant, depuis la fin du quinquennat de François Hollande, Olivier Faure a fait de la « table rase du hollandisme » son obsession politique. Il a même signé les accords de la NUPES en 2022, promettant de faire vivre « l’union POPULAIRE ».

Mais, en faisant de Raphaël Glucksmann son candidat, écoutant plus son potentiel médiatique et sondagier, il met en avant le représentant d’une élite culturelle, sociale. Un risque pour un éventuel développement de l’audience du parti ?

Yoann Taieb