L’Italie juge la macronie

Capture d'écran du journal "Corriere Della Sera"

« France, une gifle à Macron » titre La Repubblica. Le Corriere Della Sera affirme quant à lui que « le macronisme est mort ». La Stampa évoque le « jeu trouble » de « l’alliance rouge-noire » entre Le Pen et Mélenchon. Il Messaggero parle finalement d’un « sentier étroit » sur lequel marche Macron.

Certaines analyses vont tout de même un peu plus loin.

En premier lieu la constatation désolée que « la France n’a ni l’habitude de l’instabilité ni celle du compromis », quand sa sœur latine en a vu bien d’autres, connaissant pas moins de 68 gouvernements et 31 premiers ministres différents depuis 1946. Le régime parlementaire et la loi électorale mixte favorisent cet éparpillement, mais sollicitent aussi le débat post-électoral en poussant à la transaction.

Curieusement, une interview de Jacques Attali dans La Stampa, titrée « l’Eminence grise de François Mitterrand », sur le thème « Il n’y a pas de vainqueur en France après le vote de la censure », semble confirmer l’analyse italienne du « désastre ».

Attali y soutient que les partis français et plus précisément « les trois blocs » , « doivent apprendre à travailler ensemble , comme en Allemagne et en Italie » . Cette Italie qui a su obtenir une vice-présidence de la Commission européenne alors qu’elle n’avait pas voté « oui » au « couronnement » d’Ursula Von Der Leyen. Qui dit mieux ?

Cette ligne de dialogue, jointe à l’analyse lucide d’un célèbre économiste français est saluée par le très catholique et très européen L’Avvenire. Le quotidien souligne toutes les conséquences néfastes des refus de compromis, dont le possible « isolement de la France dans une Europe boiteuse ». On redoute alors que l’actuelle crise française, jointe à celle – déjà bien enracinée – de l’Allemagne, ne finissent par bloquer l’ensemble de l’Union européenne. Tout cela sans même parler du fait que l’on se prépare au cyclone Trump, annoncé pour janvier 2025…