« La ville du quart d’heure »

par Sandrine Treiner |  publié le 05/07/2023

Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité

Voilà une notion qui a été remise dans l’actualité par les complotistes anglo-saxons. Au départ était une notion co-créée par l’universitaire franco-colombien Carlos Moreno, professeur associé à l’Institut d’administration des entreprises de Paris (Université Paris 1 -Panthéon Sorbonne) reposant sur l’idée de « démobilité ».

Il s’agit, afin de réduire les transports et de limiter les émissions de gaz à effet de serre, de concevoir une ville où l’essentiel – le travail, la santé, l’alimentation – puisse être accessible dans un périmètre de quinze minutes à pied, à vélo ou en transports en commun. Une idée reprise par Anne Hidalgo dans son projet pour Paris à l’occasion des dernières municipales.

Il s’est trouvé qu’une vidéo sur le sujet a été projetée au dernier forum économique mondial de Davos et qu’à compter de ce moment des figures de la complosphère ont déclenché une campagne de harcèlement contre Carlos Moreno.

L’argument : la ville du quart d’heure serait la face émergée d’un plan secret d’inspiration socialiste visant à surveiller les citoyens et à réduire les libertés individuelles en retenant les individus dans leur quartier. Un sondage britannique vient de mesurer que 33 % des personnes interrogées ont mordu à l’hameçon.

Sandrine Treiner

Editorialiste culture