L’Amérique sur deux fronts

par Malik Henni |  publié le 26/04/2024

Alors que les États-Unis sont en pleine année électorale, les guerres en Ukraine et à Gaza accaparent l’attention de la presse internationale

Capture d'écran de kyivindependent.com

Le principal quotidien ukrainien Kyiv Independant constate que la majorité de l’enveloppe, plus de 60 milliards de dollars, est destinée à son pays, ce que ne manque pas de souligner V. Zelenski : « nous ferons tout pour compenser les six mois qui se sont écoulés dans le débat et le doute ».

Le journal allemand conservateur Die Zeit constate « l’impuissance de l’Europe » à fournir une aide militaire conséquente pendant le blocage de l’aide américaine au Congrès et appelle à agir : « aujourd’hui, il faut enfin prendre des mesures ». Même tonalité de guerre dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung : « l’appel du président V. Zelenski en faveur d’une plus grande défense aérienne est un appel à l’aide qui devrait être entendu d’urgence. »

Aide intéressée

Le journal d’affaires russe Kommersant, qui n’est pas connu pour… son hostilité envers le Kremlin, insiste sur la coïncidence entre la justification américaine de cette aide et la critique de Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin pour qui cette aide « enrichira les États-Unis et appauvrira l’Ukraine ». Le journal note : « l’administration de Joe Biden (…), considère également que le projet de loi approuvé par la Chambre des représentants est un investissement dans le développement des États-Unis. »

Cette aide permettra-t-elle à elle seule une victoire ukrainienne ? L’article cite le Wall Street Journal pour qui « le projet de loi adopté par la Chambre des représentants ne résout pas et ne pourrait pas résoudre le problème de la pénurie de personnel de l’armée ukrainienne.»

Sanctions

Le Global Times chinois avance sans rire que « Non seulement la Russie ne s’est pas effondrée, mais sa situation socio-économique reste stable. De plus, lors de l’élection présidentielle de 2024, les citoyens russes ont manifesté un fort soutien au gouvernement russe. »

Moyen-Orient

Le site israélien proche des milieux d’affaires, Calcalist, s’intéresse au détail de l’aide à Israël et salue le rôle du Président Biden : « s’il existe un adulte responsable de toutes les questions liées au Moyen-Orient, ce n’est pas à Jérusalem qu’il se trouve, mais dans le Bureau Ovale à Washington». La « plus grande aide que Jérusalem ait jamais reçue des États-Unis» se porte à 18,4 milliards de dollars, auquel s’ajoutent 9 milliards pour l’aide humanitaire à Gaza. Cet argent servira notamment à préparer l’avenir en modernisant le Dôme de Fer intercepteur de missile. Les États-Unis craignent cependant « un effet boule de neige » en cas de flambée de violence en Cisjordanie sous pression des colons juifs.

Malik Henni