Le 7 juillet. Et après ?

par Jérôme Clément |  publié le 14/06/2024

Majorité absolue ou pas pour le RN ? Cohabitation forcée ou gouvernement d’union nationale ? Le président a ouvert la boite de Pandore…

Jérôme Clément

Il y a seulement deux hypothèses : la première est une majorité absolue pour le rassemblement national et ses alliés Républicains. En ce cas, l’affaire est réglée. Bardella est appelé à Matignon et commence une cohabitation dont on ne sait combien de temps elle pourra durer.

La deuxième hypothèse est qu’il n’y a de majorité absolue pour aucun groupe. Le Rassemblement National obtient aux environs de 250 sièges, le Front populaire entre 180 et 220, les différents groupes Macronistes autour d’une centaine. En ce cas, la seule solution est la formation d’un gouvernement d’union nationale pour qu’un gouvernement existe et recueille une majorité de voix en se présentant à l’Assemblée Nationale pour l’investiture. Ce gouvernement rassemblerait tous les groupes ayant des élus, des Républicains à la France Insoumise, autour du groupe le plus important, le Front populaire.

Bien entendu, ce gouvernement ne pourrait agir durablement, sans aucune ligne politique commune, mais il permettrait de sauver la situation et de prendre les mesures urgentes qui s’imposent, notamment le vote du budget. La gauche doit soutenir et proposer cette solution rapidement, si les résultats électoraux la rendent possible, par esprit de responsabilité et pour éviter le chaos. Elle doit être le moteur de cette initiative. En attendant une prochaine dissolution, dans un an, ou la démission du président, ce qui provoquerait une élection présidentielle.

Si les partis ne peuvent se mettre d’accord, il pourrait y avoir un gouvernement de techniciens, ce qui existe parfois dans d’autres pays, faute de solution politique, mais là encore ce ne peut être qu’une solution d’attente plus fragile que la proposition précédente.

Nous sommes rentrés dans une période d’instabilité, qui ne se terminera que par l’élection présidentielle qui, en France, est la matrice du pouvoir. Quand celle-ci surviendra-t-elle ?

En jouant aux apprentis sorciers, par cette dissolution précipitée, sans concertation, le président a ouvert la boite de Pandore et mis le pays aux bords du chaos. Il lui appartiendra d’en tirer les conséquences.

La gauche doit faire preuve de sang-froid, de responsabilité et de détermination pour éviter que la situation ne s’aggrave encore davantage. Pour le salut du pays.

Jérôme Clément

Editorialiste culture