« Le brouillard de la guerre »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité.
Depuis le conflit en Ukraine et celui qui s’est déclenché au Proche-Orient, l’expression : « le brouillard de la guerre » revient sans cesse dans les médias.
Ce concept, « Nebel des Krieges » en allemand, est attribué à Carl Von Clausewitz, général prussien et théoricien militaire. Auteur de nombreux ouvrages dont le célébrissime « De la guerre », publié en 1832, il a influencé toute la pensée stratégique.
Cette notion de « brouillard » exprime l’incertitude permanente de l’activité guerrière. Le combat rempli d’obstacles qu’ils soient naturels ou créés par l’ennemi, échappe à une appréhension exhaustive. Les combattants engagés sur le terrain ne peuvent avoir une vue générale de la situation. Les états-majors ne peuvent prendre en compte, en temps réel, la multitude de variables inhérentes à tout conflit. L’issue demeure toujours incertaine, dans le temps comme dans l’espace.
L’expression désigne l’absence ou la confusion des informations qui affectent les participants aux opérations militaires. Elle renvoie aux doutes éprouvés par les parties en conflit concernant leurs capacités, celles de leurs adversaires, ainsi que les objectifs à atteindre. Elle concerne la stratégie, comme la tactique.
Ce brouillard-là peut-être terriblement trompeur. Y compris au moment d’engager un conflit. L’échec de l’offensive initiale russe en Ukraine, lancée le 24 février 2022, en est la preuve.
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