Le coup de force de Mélenchon
Cette victoire est collective. Comme à son habitude, LFI veut la confisquer pour imposer sa ligne sectaire.
Nous ne sommes pas loin du hold-up. Grâce à la tactique du Front républicain, la gauche devient le premier groupe de l’Assemblée (selon les estimations). La France insoumise réalise un bon score, mais la plus grande progression échoit au PS et aux écologistes. En tout état de cause, les partis réformistes dominent largement le contingent de la gauche, devant LFI. Et pourtant, c’est Jean-Luc Mélenchon qui intervient le premier, qui donne le la, qui fait mine de parler au nom de la coalition où il est très nettement minoritaire. Que font les autres ? Pourquoi le Parti socialiste, vainqueur du scrutin à gauche, ne donne-t-il pas de la voix pour fixer une ligne ou, à tout le moins, sa ligne ?
Dans une assemblée sans majorité, Mélenchon récuse d’avance tout compromis, toute discussion, toute coalition. Alors même que, sans accord, le Parlement devient ingouvernable. Ainsi, c’est encore une fois la ligne de l’affrontement, de l’agressivité, du sectarisme qui s’impose dans les médias, au nom de toute la gauche.
Alors même que la victoire est collective, Mélenchon veut imposer sa loi, empêcher toute autre ligne que la sienne, faire passer ses partenaires sous la table. Une nouvelle fois, les autres laisseront-ils faire ?