Le dingue du Congrès
Sous des dehors civilisés, Mike Johnson, Républicain, qui vient d’être élu président de la chambre basse américaine, est un champion autoproclamé des « vérités alternatives »
La crise est surmontée, dit-on, la Chambre des Représentants s’est enfin dotée d’un « speaker » (un président) en la personne de Mike Johnson, un républicain inconnu du grand public. L’homme est habile, policé, il a prononcé un discours sans trop d’aspérités. Et pourtant son élection est un désastre démocratique.
Résumons ses convictions. C’est un évangéliste dogmatique qui plaide pour l’influence directe de la religion dans la vie politique. Il veut interdire l’IVG et le mariage gay et juge de toute question à la lumière de ses croyances religieuses. Il se proclame ouvertement climato-sceptique et bénéficie du soutien zélé de l’industrie pétrolière. Il veut démanteler le début d’assurance-maladie publique mis en place aux États-Unis. Il plaide pour un arrêt de l’aide à l’Ukraine.
Il a enfin figuré parmi les soutiens les plus actifs de Donald Trump dans sa tentative putschiste d’inverser le résultat de la dernière élection présidentielle, et prétend encore aujourd’hui que le scrutin a été truqué en faveur de Joe Biden. Bref, c’est un trumpiste de l’espèce la plus dingue qu’on puisse imaginer. Conformément aux vœux de Donald Trump, il est aujourd’hui, dans l’ordre constitutionnel, le troisième personnage de la plus grande démocratie du monde.