Le ramadan des intégristes
Chaque week-end, un regard engagé sur une semaine d’actualité. Que retenir dans le flot d’informations qui inonde les médias, entre écume des jours et vague de fond ? L’essentiel
Lundi – L’intégrisme contre l’intégration
Semaine de laborieuse prise de conscience. Plusieurs agressions, plusieurs crimes ont pour origine cette plaie qui mine la vie des quartiers populaires : l’obscurantisme religieux. Une jeune femme n’est pas vêtue selon les canons de l’orthodoxie islamique, une autre nuit à la « réputation » de sa famille en parlant sexualité avec un condisciple, des jeunes gens boivent de l’alcool pendant le ramadan : ils sont attaqués, parfois tués. Mais par peur de succomber à une supposée « islamophobie » (alors que victimes et coupables sont tous musulmans), une partie de la gauche cherche à noyer le poisson dans une déploration vague sur la montée de la violence dans la société. Celle gauche-là n’a toujours pas compris que le premier obstacle à l’intégration des Français musulmans, c’est l’intégrisme musulman.
Mardi – La guerre, toujours recommencée
L’armée israélienne annonce qu’elle se retire du sud de Gaza, mais, aussitôt, le gouvernement Netanyahou ajoute qu’il prépare une offensive sur Rafah… dans le sud de Gaza. La guerre continue, donc, qui détruit à la fois l’enclave palestinienne et l’image d’Israël dans l’opinion occidentale, révulsée par le carnage. Cynisme géopolitique aidant, les États arabes, les États-Unis, l’Europe même, protestent sans agir, jugeant in petto que l’affaiblissement du Hamas les arrange au plus haut point. Problème : il arrivera un moment où le massacre des civils de Gaza nuira plus à Israël que la survie du Hamas.
Mercredi – Nuisance des GAFAM
L’obsession des écrans entraîne l’effondrement de la lecture chez les jeunes. Ceux-ci passent dix fois moins de temps à lire qu’à regarder leur smartphone ou leur ordinateur. On s’étonne après de la baisse du niveau scolaire. Quand les démocraties comprendront-elles que le savoir est dans les livres et non dans les smartphones, et que le recul du savoir mine la citoyenneté, sans laquelle il n’y a pas de démocratie ? Seule la puissance extravagante des multinationales du numérique empêche lesdites démocraties de réagir.
Jeudi – Bruno contre Le Maire
Pour succéder à Macron, les prétendants calculent qu’il faut s’en distinguer. La macronie sera minée par l’usure, il faudra donc apparaître comme un opposant. Bruno Le Maire a trouvé un stratagème : dénoncer la calamiteuse gestion des finances publiques depuis 2017, qui a porté le déficit à des profondeurs abyssales et la dette à des hauteurs stratosphériques, prêcher en conséquence la rigueur, le sérieux, discipline. Haro, donc, sur la gestion de Bercy. Avec ce détail, néanmoins : ce gestionnaire inconséquent que dénonce implicitement Le Maire, c’est lui.
Vendredi – Glucksmann, l’anti-NUPES
Les stratèges macroniens ont cru trouver la parade à la montée de Glucksmann. C’est ainsi que Valérie Hayer, tête de liste Renaissance, accuse le député européen d’être un suppôt de la Nupes, laquelle a pourtant disparu sous les coups de Jean-Luc Mélenchon. Piètre tactique, au demeurant : la ligne pro-européenne et réformiste de Glucksmann est à l’opposé de celle suivie par l’ancienne coalition dominée par LFI. Chacun s’en aperçoit, ce qui explique le ralliement des électeurs de gauche au candidat social-démocrate.