Le sursaut à gauche

par Valérie Lecasble |  publié le 30/06/2024

La peur du RN et la dynamique de la campagne électorale ont permis au NFP d’obtenir entre 28 et 31 % des votes.

PVote à Bois-Colombes, dans la banlieue nord-ouest de Paris, en France - Photo Mohamad Salaheldin Abdelg Alsaye / Anadolu

Finalement, le sursaut a eu lieu. La prise de conscience de l’imminence de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement National a mobilisé dans la toute dernière ligne droite les électeurs du Nouveau Front Populaire. Avec une première estimation aux alentours de 30 % des voix (de 29 % pour Opinion Way à 31,5 % pour Ipsos, en passant par 29,6 % pour Harris Interactive), l’alliance électorale de la gauche obtient un score meilleur que toutes les enquêtes effectuées jusque-là. Elle gagne 5 points depuis les 25 % qu’elle recueillait le 11 juin, à la veille de sa constitution.

N’en déplaise aux contempteurs de l’alliance de la gauche modérée avec La France Insoumise, celle-ci a porté ses fruits. Elle a permis de mobiliser en sa faveur plus d’1,5 million d’électeurs supplémentaires, dont sans doute une belle proportion de jeunes, puisque c’est chez les moins de 30 ans, généralement plus favorables à la gauche, que la hausse de la participation a été la plus significative.

Le sursaut n’était pas assuré. La semaine dernière, depuis les prises de parole intempestives de Jean-Luc Mélenchon à la télévision, la gauche s’était mise à douter. La dynamique semblait brisée avec un recul dans les sondages au fur et à mesure que le leader de LFI revendiquait un rôle central au sein de la coalition que les autres partis lui refusaient.

La crainte de voir le Rassemblement National obtenir la majorité absolue a été la plus forte et devrait permettre une opposition réelle à l’Assemblée Nationale.

Reste à connaître la répartition du score des différents partis (PS, Verts, PCF, LFI) au sein de la coalition et surtout les effets des désistements au second tour.

Valérie Lecasble

Editorialiste politique