« Légitimité »
Comme dans l’expression « l’usage du 49-3 est légal mais il n’est pas légitime », on distingue souvent « légalité » – ce qui est conforme au droit – et « légitimité » – ce qui fait l’objet d’un assentiment éthique ou moral. Sur cette base, certains estiment nécessaire de désobéir aux lois parce qu’ils les jugent contraires à leur vision morale.
Ils contestent la légalité au nom de la légitimité. La légalité se réfère au droit positif, défini par les codes, elle a une force objective, mise en oeuvre par les tribunaux. La légitimité est un concept plus subjectif : l’un jugera légitime une action que l’autre condamne.
Exemple facile : quand l’esclavage était légal, on était fondé à le juger illégitime et donc à combattre la loi. Exemple plus difficile : une fois votée, la réforme des retraites est légale. Est-elle légitime ?
Tout dépend de qui parle. Les uns remarqueront qu’elle est rejetée par l’opinion, et donc illégitime ; les autres qu’elle est nécessaire au pays et portée par un président et un Parlement tous deux élus régulièrement, et donc légitime.