LFI et antisémitisme
Cauchemar. L’enquête Ipsos pour le CRIF, publié jeudi, est un effroyable choc. Elle confirme la libération de la haine antisémite, pointant la responsabilité de LFI et de son chef, reléguant l’extrême-droite loin derrière.
Si besoin était de le démontrer, l’antisémitisme n’a rien de résiduel dans ce pays. Certes, il n’est pas nouveau. Du concile de Clermont en 1095, jusqu’ à l’affaire Dreyfus, des attaques contre Blum aux heures sombres de la collaboration ou au lapsus freudien de Raymond Barre sur les « français innocents » touchés durant l’attaque de la rue des rosiers le 9 août 1982 à Paris, l’antisémitisme hexagonal est un fait historique.
Cette haine rance vient de loin. Les principales sources de l’antisémitisme sont connues et reconnues, depuis les incongruités du « peuple déicide » jusqu’au protocole de Sion. Cette dernière enquête annuelle confirme néanmoins deux basculements insolites quantifiés. Le premier confirme la faillite éducative d’une jeunesse en perdition. La seconde disqualifie définitivement LFI pour parler au nom de la gauche en même temps qu’elle signe son avilissement politique et moral devant l’Histoire.
Avec 55% des 25/34 ans partageant 6 préjugés antisémites sur 13, la jeunesse française est malade. En perdition éducative, morale et culturelle. Ce sondage signe un échec collectif. Une partie des dirigeants de LFI prétexteraient la guerre au Proche-Orient ou la paupérisation de secteurs entiers de cette classe d’âge. Nous, non.
Un sursaut impérieux s’impose et Madame Genetet n’aurait pas de priorité plus urgente que de s’en saisir, quand bien même ses jours seraient-ils comptés rue de Grenelle.
Les aînés ne font guère mieux : 46% adoptent les préjugés abjects les plus répandus aboutissant à une perception des juifs de France, homogène et uniforme, notamment dans tout ce qui a trait à l’agent. « Un peu trop nombreux pour 17% de nos compatriotes », qu’importe s’ils avoisinent désormais 550 000 personnes soit moins de 1% de la population totale. Ainsi leur départ du pays serait « plutôt une bonne chose » pour 12% de la population totale, 17% des moins de 35 ans et 20% de l’électorat LFI.
Intervient donc la glaçante confirmation.
Sur l’échelle de l’antisémitisme, l’électorat du RN fait pâle figure derrière une formation issue de la gauche et dont la complaisance avec les islamistes est mesurée : 25% de cet électorat éprouve de la sympathie à l’égard des hordes de bouchers du Hamas, un an après les pogroms du 7 octobre en Israël. Aucune formation politique de gauche ne dépasse les 5% de « sympathie » pour ces criminels du totalitarisme religieux (2% pour les sympathisants socialistes).
Quand 3 français sur 10 estiment que « l’on en fait trop avec la Shoah », ils sont 44% parmi les électeurs de LFI. L’espace d’une décennie, Mélenchon est parvenu à faire oublier les sorties antisémites de l’aîné des Le Pen, la nature intrinsèque de sa formation et de ses fondateurs, pour se hisser enfin sur la première place d’un podium : celle de l’infamie.
Tandis qu’il n’ignore nullement dans sa formation intellectuelle, les liens indéfectibles entre judaïsme et socialisme, son seul couronnement politique aura été de susciter l’antisémitisme parmi un électeur sur trois de sa nébuleuse.
Trois-quarts des sondés jugent sa responsabilité première dans l’antisémitisme, à l’unisson des sympathisants écologistes, davantage encore parmi l’électorat socialiste. A gauche, personne ne saurait désormais détourner le regard pour quelque arrangement cynique le temps d’une élection. Le temps est venu de résister ou d’accepter la collaboration.
La voie médiane n’existe pas lorsqu’il s’agit des valeurs.