LFI et RN boycottent l’Ukraine à l’assemblée

par Pierre Feydel |  publié le 07/06/2024

 Ils ont boudé le discours de Zelensky à l’Assemblée nationale. Et montré leur vrai visage en refusant de rendre hommage à une démocratie qui se bat contre une dictature

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky- Photo JULIEN DE ROSA / AFP

Certes, nombre de députés étaient en campagne en raison des élections européennes. Ils n’ont donc pu assister à l’allocution de président Volodymyr Zelensky a l’Assemblée nationale vendredi. Seulement, comme par hasard, les bancs les plus clairsemés étaient ceux de LFI, franchement vides, et ceux du RN remplis d’un quart de ses élus. Les autres avaient pris la peine de venir écouter le chef d’un état démocratique en guerre contre une dictature qui l’a agressé au mépris du droit international.

On peut s’opposer à la politique étrangère d’Emmanuel Macron, considéré qu’il en fait trop pour l’Ukraine.. Mais on peut difficilement faire payer cette attitude critique à un homme qui dirige, lui, une nation en guerre qui résiste avec un courage inouï et qui a déjà perdu des dizaines de milliers des siens, civils et militaires. Ne pas vouloir écouter Zelensky, car malgré les fausses bonnes excuses il s’agit bien d’un choix délibéré, c’est offrir un joli cadeau à Vladimir Poutine. Lui faire un clin d’œil complice. Cela n’étonnera pas des mélenchoniens fascinés par les régimes plus qu’autoritaires et les « hommes forts ». Peut-on, d’ailleurs, attendre d’un parti qui pratique si peu la démocratie en son sein qu’il s’y montre attaché ? Pour LFI, les terroristes du Hamas sont des résistants, pas les Ukrainiens. Tout est dit.

Quant au Rassemblement national, il recèle toutes les ambiguïtés et les lâchetés de l’extrême droite française. Il a beau se parer des panoplies du gaullisme, personne n’oublie qu’il est issu d’un Front fondé aussi par des nostalgiques de Vichy. Leur fascination pour Trump, leurs connivences avec Orban révèlent leur appétit pour les régimes illibéraux, les ennemis de l’état de droit et des libertés publiques. Bien sûr Poutine n’aurait pas dû envahir l’Ukraine, mais on ne fera pas la guerre pour Kiev, comme d’autres ne voulaient pas la faire pour Dantzig. On connait la suite.

La mauvaise manière faite à Volodymyr Zelensky par certains entache ce que la France défend en le soutenant. Ces hommes et ces femmes n’aiment pas ce pays et les valeurs qu’ils portent. Tous ces députés laissent un sentiment de honte.

Pierre Feydel

Journaliste et chronique Histoire