LFI martyre de la liberté d’expression…

publié le 19/04/2024

Chaque week-end, un regard engagé sur une semaine d’actualité. Que retenir dans le flot d’informations qui inonde les médias, entre écume des jours et vague de fond ? L’essentiel

Laurent Joffrin- Photo JOEL SAGET / AFP

Lundi – La fausse solitude d’Israël

Leçon stratégique essentielle – et peu soulignée – de l’attaque lancée par l’Iran sur Israël : à l’heure du danger, les principales démocraties se rangent immédiatement du côté de l’État hébreu, comme elles l’ont fait pour arrêter la salve de missiles lancés samedi dernier par Téhéran. Pour toutes sortes de raisons, aucun gouvernement occidental ne laissera Israël courir le risque d’une défaite décisive. Et il y a peu de chances que cela change à moyen terme.

Ce qui confirme la criminelle stupidité des dirigeants islamistes qui font miroiter aux Palestiniens le rêve d’une disparition de l’état israélien, et les envoient au casse-pipe pour un objectif impossible à atteindre. Stupidité qui se reflète et s’amplifie dans le slogan « Free Palestine, from the river to the sea », psalmodié par des idiots qui n’ont pas compris qu’entre « la rivière et la mer », il y a aura toujours un état hébreu. La seule question qui vaille est d’y faire naître, aussi, un état palestinien.  

Mardi – et l’Ukraine ?

La solidarité des démocraties avec Israël fait contraste avec les retards qui affectent l’aide occidentale à l’Ukraine. On espère que samedi, un vote républicain permettra enfin de débloquer les crédits américains en souffrance depuis des mois. En attendant, les Ukrainiens se battent avec une main attachée dans le dos. Alors même que les intérêts stratégiques de l’Union européenne sont en Ukraine, bien plus qu’à Gaza. 

Mercredi – Glucksmann en coulisse

Croisé Raphaël Glucksmann à BFM. Optimisme prudent du candidat qui progresse lentement au-dessus des 10% et constate une indéniable ferveur dans ses meetings. « Les gens viennent me voir, lance-t-il, et me disent : enfin un espoir à gauche ». Ce qui marche ? Une ligne claire, pro-européenne, écologiste et – même s’il n’emploie pas le mot – social-démocrate. Cette Europe qu’on disait incapable de mobiliser les électeurs et cette social-démocratie, dont on a dix fois dressé l’acte de décès… 

Jeudi – Joutes interdites

Les présidents d’université de Lille et autres lieux, et le préfet du Nord ont-ils perdu la boule ? Sous prétexte de troubles supposés à l’ordre public, ils interdisent trois meetings de la France insoumise. Alors même qu’il leur revient légalement, non de censurer à tour de bras, mais d’assurer la liberté de réunion et de protéger les orateurs contre d’éventuels trublions. Résultat : publicité massive pour LFI qui peut se présenter en martyre de la liberté d’expression, confusion dans l’État, puisque Macron et Attal ont désavoué ces décisions. Bien joué !

Vendredi – Décadence de la macronie

Hayer, Attal et Macron dévissent dans les sondages. Le gouvernement est impopulaire, il n’a plus d’argent, dit-il, et pas plus de majorité.  Macron ne peut pas se représenter, mais aucun dauphin ne se détache nettement, comme Pompidou après De Gaulle, Giscard après Pompidou ou Sarkozy après Chirac. Pendant ce temps, le RN marche sur l’eau. Il faut s’habituer à cette idée : pour battre Marine Le Pen, le macronisme n’est plus la bonne carte.