«Libertarien»
Dico Politique: un outil pour retrouver le sens des mots, leur évolution, leur sens caché. Savoir de quoi on parle en politique. Et se comprendre
Aux élections législatives de 2017, le Parti Libertarien français revendiquait un peu plus de 7000 candidats. Son idéologie serait une philosophie du droit prônant la liberté individuelle, chacun devant pouvoir disposer librement de sa propre personne et de son existence, sans aucune ingérence extérieure.
Libéraux ou libertaires ? De droite ou de gauche ? Les deux ! mon Général ? A voir…
Le socle commun repose sur quelques principes clés : une liberté sans limite, une vision minimale du rôle de l’État – le Léviathan ! – une définition extensive de la propriété, de soi, du corps, des biens). Pas ‘d’entrave, d’intermédiaire, pas de cadre et la liberté économique, source de toute prospérité. Leur ennemi : l’organisation collective de la société, la mutualisation, l’État-providence.
Leurs chapelles sont nombreuses – anarcho-capitaliste, libertaire, hyper localisme hédoniste – depuis 1971, date de la création du premier parti libertarien créé aux États-Unis par David Nolan. Aux élections américaines de 2016, leur candidat Gary Jonhson a obtenu 4,5- millions de suffrages. Tout de même.
Malgré un ancrage politique limité, leur vision du monde fait florès parmi les stars de la Silicon Valley. Au menu, développement des nouvelles technologies synonyme d’affaiblissement de l’action publique, création d’un État indépendant, chèque santé, bitcoin, revenu universel…).
Dans son « Petit précis de culture bullshit « , l’humoriste Karim Duval définit ironiquement la liberté comme « l’art de naviguer dans la vie sans roadmap ».
Aujourd’hui, le champion des libertariens est … Elon Musk, l’archétype du non-aléa technologique qui, en bon libertarien transgresse toute limite. Un chef d’entreprise qui préfère « éliminer un système inefficient plutôt que de l’optimiser ». Après avoir soutenu et appelé à la libération de l’activiste Jake Angeli, – emprisonné pour sa participation à l’assaut du Capitole – Elon Musk se range désormais ouvertement derrière la candidature de l’ultraconservateur Ron de Santis, à la Maison-Blanche…
Ah ! Liberté, liberté chérie … Finalement, au nom de la liberté d’expression, l’icône libertarienne a rouvert le compte Twitter de Trump avant de transformer le nid du petit oiseau bleu en rampe de lancement d’une extrême-droite réactionnaire aux couleurs clinquantes de la modernité.