L’imbécillité prouvée du populisme sanitaire
Cinq ans après le confinement de la population destiné enrayer la pandémie de Covid, les études montent que la décision était justifiée. Avec ce codicille : les esprits forts qui l’ont dénigrée sont en fait des crétins promus par des médias irresponsables.

C’est le Figaro qui le dit, pourtant souvent sévère avec le gouvernement macronien : avec le recul, les experts estiment que le confinement imposé en mars 2020 à la population française a sauvé de nombreuses vies. De même, il ressort des études publiées par diverses revues crédibles que les pays qui ont confiné le plus tôt sont ceux qui ont le mieux limité les conséquences économiques et sociales de la pandémie.
On se souvient que sur le moment, toute une camarilla d’esprits rebelles autoproclamés, appuyés sur une compétence douteuse, ont multiplié les critiques contre les mesures prises par le gouvernement (et appuyées par les partis responsables). Panique injustifiée, vaste entreprise de contrôle de la population, État policier, manipulation des laboratoires pharmaceutiques avides de profits qui ont répandu la peur pour vendre leurs médications : tout y est passé, au fil de polémiques tapageuses orchestrées par des soi-disant experts dissidents – au premier rang desquels l’inénarrable professeur Raoult – et amplifiées par les médias populistes, le plus souvent liés à l’extrême-droite.
Cinq ans après, le verdict est sans appel. Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à l’université de Genève, cité par le Figaro : « Quand les autorités françaises ont réagi, il n’y avait plus d’autre choix. Il y avait alors un risque très réel d’effondrement total du système de soins ». William Dab, ancien directeur général de la Santé et professeur émérite au Cnam, dans la revue BMC Global and Public Health : les pays qui ont choisi la restriction s’en sont beaucoup mieux sortis. « Non seulement ils ont sauvé plus de vies, mais ils ont aussi mieux préservé leur économie ».
À l’époque, les Diafoirus de plateau du populisme sanitaire montraient en exemple la Suède et la Grande-Bretagne, qui avaient refusé les mesures de confinement. Étude de l’Institut Pasteur en 2024 : « La Suède a fait le pari d’une recherche d’immunité collective qui s’est révélée périlleuse, et qui s’est traduite par un excès de mortalité très important pendant la première année » Au Royaume-Uni, où Boris Johnson, autre populiste farceur, a refusé dans un premier temps la restriction, plus de 60.000 Britanniques étaient morts du Covid en fin de première vague, soit deux fois plus qu’en France.
Confirmation par les chercheurs du CHU de Bordeaux, de l’Inserm et du Centre Inria de l’université de Bordeaux, associés à des chercheurs canadiens de l’université de McGill, dans la revue Epidemics : le confinement et le couvre-feu ont eu un effet important sur la réduction de transmission du virus. Le premier confinement a été le plus efficace avec une réduction de la transmission de 84 %. Rodolphe Thiébaut, professeur en Santé Publique au centre de recherche Bordeaux Population Health1 et responsable de cette étude : ces données sont cohérentes avec d’autres études publiées, notamment par l’OMS. « Bien que l’exercice soit complexe d’estimer un nombre de personnes sauvées par une intervention spécifique, toutes les études retrouvent un impact majeur du confinement et de la vaccination. »
Ainsi, pendant des mois, il a fallu répondre inlassablement à des réquisitoires infondés, inspirés par la seule vindicte populiste contre « les élites » et propagés par les médias Bolloré et consorts, alors même qu’en écoutant ces émules de Raoult, on aurait accru sensiblement le nombre de morts. On attendra vainement des excuses…