Montpellier : ça passe, mais ça grince !

par Boris Enet |  publié le 14/06/2024

Coups bas, opposition systématiques, alliances contre nature, LFI n’a rien épargné à la mairie . Alors, voter pour eux…Aïe !

Le parti La France Insoumise (LFI) à Montpellier lors des élections européennes avec Manon Aubry, Manuel Bompard, Anthony Smith et Rima Hassan - Photo Alexandre Bre / Hans Lucas

La semaine folle qui s’achève a été lourde de tensions à Montpellier et dans l’Hérault. Si les militants socialistes locaux n’ont aucun état d’âme à s’opposer en toute circonstance à la préférence nationale, l’idée de faire campagne pour… la France Insoumise sur la seconde circonscription incluant Montpellier centre, demeure une potion amère.

Les raisons ne manquent pas. Mme Oziol, députée sortante, n’a eu de cesse d’attaquer la majorité métropolitaine de gauche sur à peu près tout, Jusqu’à la gratuité des transports dénoncée comme une détérioration de leur qualité, et tant pis si cette mesure est… dans le programme national des Insoumis ! La dérive populiste locale a été jusqu’à relayer et encourager les protestations de comités d’usagers, eux-mêmes militants d’extrême-droite bien connus, au service du tout voiture, contre la transition écologique urbaine en cours.

Chaque week-end ou presque, les manifestations propalestiniennes mêlant militants de l’ultra gauche, de LFI et de l’Islam politique brandissent des pancartes accusant sans honte les dirigeants socialistes locaux de… génocide. Cette semaine même, les militants de l’association BDS,( Boycott, désinvestissement et sanctions), qui justifie les crimes du 7 octobre, se sont attaqués au mobilier urbain.

La haine vient de loin, dès 2022, quand les socialistes héraultais ont refusé la Nupes telle qu’elle était actée, soutenant deux candidatures de gauche indépendantes sur le département. Durant les protestations contre la réforme des retraites, le cortège socialiste à Montpellier a été pris à partie par une partie des militants LFI en compagnie traditionnelle de l’Ultra gauche, préfigurant l’exfiltration manu militari de Raphaël Glucksmann à Saint Etienne le 1er mai dernier. C’est dire si l’unité, même formelle, a un prix.

Difficile dans ces conditions d’envisager même pour quinze jours, une campagne commune autour d’un programme un brin démagogique parce que non financé, reprenant une partie des marottes de J-L Mélenchon jusqu’à … l’abolition de Parcoursup. Comme si la gravité du moment se prêtait à ce type d’urgences sans alternative. Mais le maire, Michaël Delafosse, et les siens ont souhaité se hisser à la hauteur du moment de gravité, quoi qu’il en coûte.

Mais quid, dans le secret de l’isoloir, de la fracture de l’orientation et du comportement individuel ? Car, si ce Nouveau Front Populaire  tient d’un équilibre tragique de circonstance, il y a fort à parier que les tenants du front républicain, dont les socialistes font partie, se démarqueront de ceux qui, dès 2022, mettaient sur le même plan la majorité actuelle et l’extrême-droite en marche. La parole des dirigeants Insoumis, à Montpellier comme ailleurs, n’engage que ceux qui veulent bien l’entendre.

Boris Enet