Montpellier, forteresse assiégée

par Hervé Marchal |  publié le 09/07/2024

La gauche locale a une fois encore montré sa résilience. Mais la vague RN a submergé le reste de la région.

Le Quartier Antigone à Montpellier Photo Eric Beracassat/Hans Lucas via AFP

Dans l’ex-Languedoc-Roussillon, le nouveau paysage politique n’est pas une bonne nouvelle pour la gauche : le RN s’y est désormais installé comme chez lui. Il enregistre trois grands chelems dans le Gard, l’Aude (terre socialiste s’il en fût) et les Pyrénées-Orientales. Un véritable raz-de-marée. Le RN passe de 13 députés à 18, sur les 23 sièges à pourvoir !

Heureusement la Lozère, avec son unique circonscription, passe à gauche grâce à Sophie Pantel, présidente socialiste du conseil départemental. Dans l’Hérault la gauche résiste et gagne une circonscription, pour un total de quatre, mais se trouve face aux cinq détenues par le RN. Dans ce département, le NFP aurait pu faire mieux si les députés sortants d’Ensemble, la ministre Patricia Mirallès, Laurence Cristol et Patrick Vignal, s’étaient réellement désistés, ce qu’ils n’ont pas fait, tout comme Jean-François Eliaou (Horizons). Ces quatre macronistes ont – péniblement – annoncé leur retrait, mais de désistement, il n’y a pas eu. Une leçon à retenir…

Malgré cet obstacle supplémentaire à franchir, la gauche de Montpellier et autour de Montpellier a une fois encore montré sa résilience avec le succès de Fanny Dombre-Coste, Jean-Louis Roumégas, Sylvain Carrière et, dès le premier tour, Nathalie Oziol. Désormais Montpellier apparaît comme une forteresse puissante et sans équivalent dans ce sud languedocien. Mais c’est bien une forteresse assiégée : toute la bande littorale qui va du Grau-du-Roi, dans le Gard, à Agde plus à l’ouest, est totalement sous emprise RN. Avec des scores hélas sans appel : 70 % à la Grande Motte, 65% à Palavas, 58 % à Frontignan, 41 % dès le premier tour à Sète, 59 % à Agde !

Préoccupant encore, des communes de la Métropole de Montpellier comme Lattes (57 %), Pérols (56 %), Villeneuve-lès-Maguelone (55 %), Fabrègues (62 %), Saint-Jean-de-Védas et Lavérune (49 %), sont touchées par la puissance de ce courant. Une dizaine d’entre elles, sur les 31 de la Métropole, sont à surveiller. Et dans tous ces territoires en difficulté, où la bascule est à l’œuvre, la gauche doit réoccuper le terrain. Se remobiliser. Sans délai.

Hervé Marchal

Correspondant à Montpellier