Montpellier: la sécurité n’est pas de droite

par Hervé Marchal |  publié le 11/05/2023

Est-ce que, parce qu’on est de gauche et aux affaires, il faudrait ignorer ou minorer les problèmes de sécurité ? Au risque, certain, de laisser la droite extrême s’en emparer ? Le maire de Montpellier a préféré, lui, apaiser la cité

PLACE DE LA COMEDIE, MONTPELLIER,REGION LANGUEDOC ROUSSILLON, FRANCE -Photo Philippe Roy / Aurimages via AFP

Il voulait une ville où la tranquillité publique devienne réalité. En 2019, Montpellier était devenue la 5e ville la moins sûre de France, aujourd’hui elle est 17e.
Certes, il reste encore du travail, mais la baisse de la délinquance est significative : moins de 17 % en trois ans. Michael Delafosse, maire PS de Montpellier, assume : « la sécurité c’est 50 % de mon travail ».

Trois décisions majeures expliquent ce recul sensible de l’insécurité. D’abord ce fut un des engagements essentiels de sa campagne, un marqueur intangible. Ensuite sa détermination, illustrée récemment par la création de la première police métropolitaine des transports en France. Enfin la volonté de ne pas jouer en solo, mais, au contraire, en équipe avec le préfet et le procureur de la République.

Résultat : des renforts très conséquents de CRS et la mise en place d’une task force, police municipale-police nationale-gendarmerie-justice, dont l’impact, avec cinq opérations « coup de poing » par semaine, est réel.

Petite dernière, la police métropolitaine des transports – 40 personnes à terme – vient donc s’ajouter aux 80 agents de contrôle déjà en place. Sa mission est stratégique en raison de la fréquentation des transports publics, de l’ordre de 300 000 voyageurs/jour, soit l’équivalent des trois cinquièmes de la population de la métropole.

Complétant ce dispositif, une brigade de médiation dédiée au logement social a été créée (46 agents et 100 caméras disposées sur les résidences les plus exposées). Enfin, dernière pierre à cet édifice un « hôtel des sécurités » verra le jour d’ici 2028 pour regrouper toutes les entités concourant à la tranquillité de la ville, dont le centre de supervision urbaine.

« La sécurité est un sujet local », affirme Michaël Delafosse. « Le maire doit chaque jour réaffirmer l’autorité républicaine. Il est là pour protéger sa population. La loi de la République doit être la même pour tous. Les quartiers populaires ont droit à la même sécurité » (1)

On est loin des hésitations et dénis de réalité d’une autre gauche qui s’est perdue sur le sujet.

(1) « Michaël Delafosse, l’atypique maire de Montpellier » de Ch. Ducros et Fr. Delétraz, Editions du Rocher.

Hervé Marchal

Correspondant à Montpellier