Montpellier : LFI contre les socialistes
Esprit NFP es-tu là ? À Montpellier et dans bien d’autres villes, les Insoumis se présenteront contre les maires socialistes, communistes ou écologistes sortants. Une drôle de conception de l’union…
« Avec Michaël Delafosse, nous ne sommes pas d’accord sur grand-chose (…) Il est anti-écologie ». Voilà comment Nathalie Oziol, députée LFI de la deuxième circonscription de l’Hérault, justifie sa candidature – annoncée cette semaine – aux futures municipales de Montpellier. Contre le maire sortant, donc.
Socialiste engagé sur le climat, Michaël Delafosse pourrait en sourire, si cela ne venait d’une élue co-cheffe des municipales au plan national pour le compte de Mélenchon. Voilà qui augure d’une campagne nationale à gauche à couteaux tirés.
LFI a la mémoire courte. En juin dernier Nathalie Oziol avait accepté sans réserve le soutien du PS, et d’autres acteurs locaux, pour se faire élire députée. A aucun moment elle n’avait fait état de divergences avec le maire de la commune, laquelle fait partiellement partie de sa circonscription. Et au niveau de la métropole de Montpellier son collègue LFI René Revol, maire de Grabels, est devenu sans ciller vice-président. Bref, le prétexte de cette candidature est assez trouble, voire saugrenu.
Ce qui est plus clair, c’est ce qu’elle a ajouté : « la France Insoumise fait de Montpellier une priorité pour les élections municipales. L’année 2026 marquera une nouvelle étape de notre mouvement politique pour ses dix ans. Nous avons l’ambition de conduire des listes dans le plus grand nombre de villes possible : Montpellier, Marseille, Perpignan, Toulouse, Béziers. »
Il faut notamment y ajouter, selon notre confrère Politis, « Avignon, Lille, Rennes, Paris, Saint-Denis, Strasbourg, Grenoble, Vénissieux, La Courneuve… ». Contre la droite, parfois, mais surtout contre le PS, le PCF et les Verts. Drôle de conception de l’Union, alors que LFI au niveau national ne cesse de vanter les mérites du Nouveau Front Populaire.
A Montpellier Nathalie Oziol souhaite monter sa liste avec des « figures d’ouverture » de la société civile, du monde associatif ou des personnalités d’autres partis de gauche. Pas question, dans ses propos, de tenter une négociation et encore moins une alliance avec ses partenaires du NFP. Les Insoumis ne jurent que par les soumis…
Or, on verrait mal le courant écologiste accepter de ne pas avoir sa liste au premier tour compte-tenu de sa performance à Montpellier lors des dernières municipales. Même si la division chez eux est souvent une seconde nature.
Déjà certaines voix préviennent, comme Coralie Mantion (EELV) : « Notre projet est très clair contrairement à celui de LFI. Le seul maire insoumis de la métropole, René Revol, est favorable à l’incinérateur à plastique qui va polluer l’air des Montpelliérains. Chez les écologistes, notre seul guide, c’est le projet. »
Bref, les ambitions de LFI vont mettre la gauche à rude épreuve, à Montpellier et ailleurs. On attend la réaction d’Olivier Faure, de Fabien Roussel et de Marine Tondelier, qui ne peuvent accepter de perdre grandes villes et grandes métropoles sans livrer bataille.