Musique à Lille: la folie du classique
L’évènement, ces trois derniers jours, était la vingtième édition du Lille Piano(s) festival. Gros succès ! Reportage
Il y avait un monde fou dans les rues du vieux Lille ce week-end, le beau temps invitant à la promenade et aux longues séances de farniente aux terrasses des cafés. Certes, il se tenait une immense braderie vide-greniers dans le cœur historique, mais c’était aussi pour la joie d’aller au concert que tant de personnes se pressaient en ville.
En musique, la conviction prime et Jean-Claude Casadesus, immense chef d’orchestre, 87 ans, ex-directeur artistique du festival, n’en manque pas. Le Lille Piano(s) Festival est l’exemple chimiquement pur d’une réflexion aboutie en matière d’ouverture de la culture à tous. Il repose, tout d’abord, sur de grandes lignes directrices mises en œuvre quand, en 1976, Jean-Claude Casadesus – soutenu par Pierre Mauroy- fonde l’Orchestre national de Lille.
En 2004, près de vingt ans plus tard, il crée le festival à l’occasion de la nomination de Lille comme capitale européenne de la culture. Sa conviction tient en quelques idées grandes et simples : on ne peut pas vivre sans l’émotion que procure la musique, elle doit être accessible à tous ceux qui le désirent et seule la qualité est en mesure de conquérir les cœurs et les âmes. C’est l’exigence d’une offre qui crée un lien fort et durable avec le public, et notamment le moins averti. L’excellence est un droit, pour tous.
Rapidement, les principes du Lille Piano(s) Festival se sont imposés : des concerts d’une durée systématique d’une heure, cinq lieux répartis dans Lille, des concerts symphoniques pour tous les répertoires de clavier, concerts classiques et créations, des séances de piano en audiences limitées, des master classes, des artistes invités d’une puissance exceptionnelle, une politique tarifaire généreuse, du prix très raisonnable jusqu’à la gratuité totale…Tout cela aux côtés de l’orchestre symphonique de Lille, emmené par son directeur musical Alexandre Bloch,.
Cette année, c’est l’œuvre de Chopin qui a guidé la programmation classique, tandis que Molécule, artiste électronique a fait l’ouverture le vendredi 9 juin. Samedi soir, c’était le pianiste japonais, Kotaro Fukuma qui a introduit le concerto N° 2 de Chopin avec la Ballade N° 1.
Nous aurions bien fait une entorse au règlement et repris une heure de plus. Le public, hommes, femmes et pas mal d’enfants qui battaient des mains, aussi !