Netanyahou, Gaza, la guerre…

par Malik Henni |  publié le 29/03/2024

Les dissensions entre Israël et l’allié américain sont largement commentées dans le monde entier. Et la presse mondiale est sévère…

D.R

L’abstention de Washington lors d’un vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies a été interprétée par Tel-Aviv comme un abandon, au point d’annuler la visite d’une délégation israélienne aux États-Unis. Tour d’horizon des analyses.

En Asie, l’analyste du « Taipei Times » constate sans surprise que sa prédiction de décembre dernier concernant une dégradation des relations entre Biden et Netanyahou s’est révélée exacte : « Alors que le nombre de morts à Gaza dépasse les 32 000 et ne cesse d’augmenter, et que la famine est imminente, les États-Unis semblent enfin avoir tracé une ligne rouge ».

La voix de Pékin, le Global Times, salue le vote de cette résolution comme « historique » et estime que le refus de son application par Israël accentuerait son « isolement diplomatique ». Le conservateur El Pais, considère également que la résolution « montre l’isolement international complet d’Israël, qui a déjà annoncé qu’il ne respecterait pas la résolution».L’abstention américaine s’expliquerait par le refus de Washington de « l’invasion et du bombardement de Rafah », en plus des enjeux électoraux internes aux États-Unis.  

Le Washington Post rappelle que 55 % des Américains sont opposés aux actions militaires israéliennes, et la moitié désapprouvent l’envoi d’aide militaire à Tel-Aviv. Cette opinion publique compte, notamment en année électorale. Le vote de la résolution onusienne peut-il apporter la paix, ou du moins un cessez-le-feu, alors que la situation humanitaire à Gaza est catastrophique ?

Le journaliste palestinien Daoud Kuttab écrit dans le L.A. Times que « le Hamas a favorablement accueilli la résolution », mais rappelle qu’elle est limitée au « mois saint du ramadan ». La stratégie de Netanyahou est « de prolonger la guerre », même si « la résistance palestinienne ne peut être vaincue par les armes ».

 Le libanais L’Orient-le-Jour constate aussi que « malgré la campagne destructrice d’Israël, le Hamas résiste encore à Gaza » et que la famine s’installe, « notamment dans le nord de l’enclave, alors que l’aide est drastiquement filtrée par l’armée israélienne ».

En Israël, l’éditorialiste Gideon Levy du quotidien de gauche Haaretz se fend d’un article satyrique où il dénonce la soif de sang des Israéliens : « Israël veut la guerre ». Israël se perd : « La situation est terrible. D’abord, nous avons supprimé la paix en tant que valeur, en tant qu’objectif et vision, et maintenant nous avons fait de la guerre une valeur pour laquelle nous devons nous battre contre le monde entier. » Cette guerre trouve un écho en Amérique latine, où le quotidien mexicain Excelsior note que l’ancienne présidente chilienne, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet, a fait adopter une résolution demandant une enquête sur de possibles « crimes de guerre » d’Israël et du Hamas.  Netanyahou a rejeté cette résolution, qui selon lui « encourage les terroristes dans le monde entier ».

Revue de presse internationale

Netanyahou, Gaza, la guerre…

Les dissensions entre Israël et l’allié américain sont largement commentées dans le monde entier. L’abstention de Washington lors d’un vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies a été interprétée par Tel-Aviv comme un abandon, au point d’annuler la visite d’une délégation israélienne aux États-Unis. Tour d’horizon des analyses.

En Asie, l’analyste du « Taipei Times » constate sans surprise que sa prédiction de décembre dernier concernant une dégradation des relations entre Biden et Netanyahou s’est révélée exacte : « Alors que le nombre de morts à Gaza dépasse les 32 000 et ne cesse d’augmenter, et que la famine est imminente, les États-Unis semblent enfin avoir tracé une ligne rouge ».

La voix de Pékin, le Global Times, salue le vote de cette résolution comme « historique » et estime que le refus de son application par Israël accentuerait son « isolement diplomatique ». Le conservateur El Pais, considère également que la résolution « montre l’isolement international complet d’Israël, qui a déjà annoncé qu’il ne respecterait pas la résolution».L’abstention américaine s’expliquerait par le refus de Washington de « l’invasion et du bombardement de Rafah », en plus des enjeux électoraux internes aux États-Unis.  

Le Washington Post rappelle que 55 % des Américains sont opposés aux actions militaires israéliennes, et la moitié désapprouvent l’envoi d’aide militaire à Tel-Aviv. Cette opinion publique compte, notamment en année électorale. Le vote de la résolution onusienne peut-il apporter la paix, ou du moins un cessez-le-feu, alors que la situation humanitaire à Gaza est catastrophique ?

Le journaliste palestinien Daoud Kuttab écrit dans le L.A. Times que « le Hamas a favorablement accueilli la résolution », mais rappelle qu’elle est limitée au « mois saint du ramadan ». La stratégie de Netanyahou est « de prolonger la guerre », même si « la résistance palestinienne ne peut être vaincue par les armes ».

 Le libanais L’Orient-le-Jour constate aussi que « malgré la campagne destructrice d’Israël, le Hamas résiste encore à Gaza » et que la famine s’installe, « notamment dans le nord de l’enclave, alors que l’aide est drastiquement filtrée par l’armée israélienne ».

En Israël, l’éditorialiste Gideon Levy du quotidien de gauche Haaretz se fend d’un article satyrique où il dénonce la soif de sang des Israéliens : « Israël veut la guerre ». Israël se perd : « La situation est terrible. D’abord, nous avons supprimé la paix en tant que valeur, en tant qu’objectif et vision, et maintenant nous avons fait de la guerre une valeur pour laquelle nous devons nous battre contre le monde entier. »

Cette guerre trouve un écho en Amérique latine, où le quotidien mexicain Excelsior note que l’ancienne présidente chilienne, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet, a fait adopter une résolution demandant une enquête sur de possibles « crimes de guerre » d’Israël et du Hamas.  Netanyahou a rejeté cette résolution, qui selon lui « encourage les terroristes dans le monde entier ».

Malik Henni

Malik Henni