L’art de la guerre selon Blake et Mortimer

par Yoann Taieb |  publié le 11/11/2023

Blake et Mortimer sont de retour pour une enquête haletante à New York, au milieu du gratin international…

On attendait depuis déjà quatre ans et la parution du « Dernier Pharaon » illustré par François Schuiten. Enfin, Blake et Mortimer reviennent dans une nouvelle aventure hors-série intitulée « L’art de la guerre », publiée chez Dargaud, en référence à l’ouvrage du penseur chinois Sun Tzu.

Le scénario de cette histoire est écrit par José Louis Bocquet avec la collaboration de Jean-Luc Fromental (Floc’h), le rédacteur en chef du magazine Métal hurlant. L’intrigue se déroule à New York, au cœur du Metropolitan Museum, où une antiquité est vandalisée. L’histoire met en scène des espions soviétiques, des agents du FBI, des diplomates britanniques et une femme médecin aux capacités intellectuelles étonnantes. Ce qui fait l’originalité de cet opus est qu’il se déroule à huis clos dans la tour de l’ONU (surnommée « la matchbox », ou « la boîte d’allumettes »).

L’action se déroule sur quelques jours et propose son lot de rebondissements. Cette BD, qui prend la suite de « La Marque Jaune », est pleine de similitudes avec le contexte international actuel (cf le discours du Capitaine Blake à la tribune de l’ONU). Les puristes crieront à l’outrage, mais ce numéro vaut le détour, surtout pour les néophytes.

En effet, Floc’h ne voulait pas d’une surcharge de texte, de détails superflus et des dialogues encombrants. Il a plaidé pour un album sobre, épuré et où les dialogues iraient droit au but. Il y a intégré des clins d’œil à ses propres goûts, notamment son amour pour les États-Unis et le mouvement pop, avec quelques références à Andy Warhol, Edward Hopper et Roy Lichtenstein. Un pari réussi pour l’espion et le scientifique britanniques les plus appréciés de plusieurs générations.

L’Art de la guerre, de Floc’h, Fromental et Bocquet, Dargaud, 128 p., 23 €.

Yoann Taieb