Où va Macron ?
Près de deux mois après les élections, Emmanuel Macron temporise et met sur les nerfs le NFP arrivé en tête
Die Tagesspiegel revient sur les tractations ratées de la semaine, et en bon quotidien allemand, rappelle les faits qui compte : « le temps presse, la France doit présenter un budget d’ici octobre ». Pour le Rheinpfalz, « Macron déstabilise » le pays, car « refuse de reconnaître les nouvelles réalités politiques ». Il est responsable de la crise. La radio publique suédoise Sverigesradio et le Dagens Nyheter font peur : « les manifestations et le chaos menacent ».
Le Guardian ne dit pas autre chose : « la France est dans le chaos politique ».
Le service public suisse germanophone (SRF) est quelque peu confus par le système français qui place tant de pouvoir entre si peu de mains. Dans un pays où la démocratie directe et les décisions collégiales sont la norme, il est difficile à accepter que « Macron ait perdu les élections, mais se maintienne au pouvoir ». Le chef de l’État a brûlé le peu de capital politique qui lui restait : « aux yeux de beaucoup, le président a perdu son crédit politique et a fait entrer le pays sans nécessité dans une phase politique non seulement d’inconnu, mais aussi d’instabilité. »
La presse roumaine est curieuse de l’initiative de l’appel à la rue de Mélenchon le 7 septembre prochain. Le tabloïd Aleph News estime qu’il est « impossible » qu’E. Macron soit destitué, mais qu’une forte mobilisation pourrait rebattre les cartes : « mais si la mobilisation populaire du 7 septembre est faible, ce sera un coup dur pour Mélenchon et non pour Macron. »
Dans les colonnes du quotidien de centre-droite Adevarul, on peut lire une analyse qui prolonge la réflexion sur le sujet : « nous pourrions avoir – après de très nombreuses années – un mouvement social de révolte réclamant non pas des prestations sociales, seule ressource dont disposent les syndicats nouvelle manière, mais le strict respect de la constitution et du résultat des élections. »
Concluons sur deux lectures lapidaires de la presse allemande. Die Tageszeitung berlinois, proche des Verts, y va de sa franchise habituelle : Emmanuel Macron ne penserait qu’à « sauver son héritage – au détriment de la démocratie. » Plus radical et d’une tendance proche des Insoumis français, le petit quotidien marxiste Die Junge Welt embraye : « Autokrat Macron ».