« Pack gouvernemental »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
Gabriel Attal a promis la constitution d’une équipe ministérielle resserrée, d’un gouvernement d’action, et a annoncé la fin des effectifs pléthoriques. Air connu. Le Premier ministre a parlé de pack gouvernemental et de XV de France. Une évocation rugbystique pas très nouvelle non plus. De nombreux conseillers en management se sont souvent servis des sports d’équipe pour illustrer leur discours sur la cohésion des équipes dirigeantes des entreprises et galvaniser leur goût de la gagne. Et les métaphores sportives ne manquent pas dans le discours politique.
Le « pack », au rugby, ce sont les avants, les « gros » ceux qui gagnent la balle dans les mêlées ouvertes ou fermées, les touches, les rucks, dans toutes les phases où l’on s’affronte d’homme à homme où l’agressivité, la force physique , le poids et bien sûr l’habileté font la différence. Car sans possession du ballon pas question de gagner. Ils doivent donc ferrailler sans cesse. De l’action toujours de l’action, comme le souhaite le chef du gouvernement.
Dans la bouche de Gabriel Attal, le « XV gouvernemental » désigne ses quinze principaux ministres. L’équipe est-elle pour autant animée des valeurs de l’Ovalie : solidarité, cohésion tactique, courage physique et moral, sens du sacrifice. Qui joue où ? Darmanin à l’ouverture ( à droite bien sûr) ? Bruno le Maire à l’arrière pour veiller au grain (financier) ? Rachida Dati à l’aile pour surprendre ( par des interceptions) et bien sûr, Attal, demi de mêlée, pour distribuer le jeu ? Un peu léger tout ça. D’autant qu’il n’est pas sûr que les ego restent au vestiaire. Alors, l’esprit d’équipe…