« Pédagogisme »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
L’éducation nationale est un immense chantier, les méthodes varient sans cesse. Depuis une trentaine d’années, l’une d’entre elles fait débat : le « pédagogisme ». Celle-ci est apparue au cours de la décennie 1970-1980, et elle a été la source d’inspiration de la loi d’orientation de Lionel Jospin en 1989 qui avait pour objectif de faire de l’élève un acteur de sa propre orientation.
Ce terme est employé de manière critique pour désigner les pratiques éducatives des enseignants qui s’inspirent du mouvement de l’« Éducation nouvelle ». C’est une approche dite « constructiviste » où l’accent est mis sur le rôle actif de l’élève dans la construction de ses connaissances, avec une organisation pédagogique conçue par l’enseignant pour faciliter ce processus.
La dénonciation du pédagogisme s’est amplifiée depuis le lancement du projet de réforme de l’enseignement au collège en 2015. Ses accusateurs estiment que la recherche effrénée de l’épanouissement et du bien-être de l’enfant s’est faite au détriment des usages classiques de l’enseignement, de la relation d’autorité entre le maître et son élève, de la baisse de la transmission des savoirs.
Cette méthode serait responsable de la baisse générale du niveau scolaire des jeunes. Certains tenants de la méthode « pédagogiste » sont aussi accusés de poursuivre leurs intérêts personnels – réduction de leur charge de travail, temps disponible pour publier des ouvrages – au prétexte de nouvelles pratiques éducatives…