« Périmètre »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
En géométrie, un périmètre désigne la longueur de la ligne qui délimite les contours d’une surface. Fort banal, le mot a pris récemment une signification nouvelle et très politique. Il définit la zone où il est interdit de manifester contre Emmanuel Macron.
Importuné par la multiplication des « casserolades », ces rassemblements de manifestants munis d’ustensiles de cuisine qu’ils frappent en cadence pour montrer leur mécontentement, l’Élysée veille désormais à ce que les préfets tiennent ces trublions à distance en créant autour du lieu où le président doit parler ou serrer des mains un « périmètre. Les manifestations restent évidemment autorisées, mais ailleurs que sur le lieu de la visite officielle.
Les mauvais esprits remarqueront qu’on peut désormais manifester contre Emmanuel Macron partout, sauf aux endroits où il se trouve, ce qui affaiblit la portée de ces rassemblements. On conseillera dès lors aux stratèges de la communication présidentielle de perfectionner la mesure.
Ils peuvent s’inspirer d’un ministre de Catherine II de Russie, nommé Potemkine, qui avait lui aussi défini pour la tsarine un « périmètre » de confort où tout signe de misère ou de trouble était prohibé, et où le décor d’origine était remplacé par des rues et des villages factices. Pourquoi se contenter de demi-mesures ?