“Peut-on haïr sans cesse ? Et punit-on toujours?”

par Jérôme Clément |  publié le 25/11/2023

 

D.R

Rien de tel que les grands textes pour remettre les pendules à l’heure : la mise en scène puissante de Stéphane Braunschweig, au théâtre de l’Odéon, sobre, rouge et noire, sert d’écrin aux vers de Racine que rien n’altère. Le fils d’Achille, Pyrrhus est amoureux d’Andromaque, la veuve d’Hector, vaincu à Troie dont il a massacré la famille. Oreste, fils d’Agamemnon, grec, le roi des rois, lui, aime Hermione, sa cousine, la fille d’Hélène et de Ménélas qui brûle pour Pyrrhus.

Un vaudeville ? Non une grande tragédie : l’humiliation d’Hermione, promise à Pyrrhus, entraînera la mort de tous les protagonistes, sauf Andromaque qui a vu disparaître toute sa famille, victime désignée et finalement rescapée de cette lutte à mort pour l’amour et le pouvoir sur fond de survivants de la guerre de Troie. D’excellents acteurs donnent à ce texte magnifique une résonance contemporaine et propre à l’espèce humaine – les traumatismes de la guerre- la vraie marque des grandes œuvres.

Théâtre de l’Odéon, du 16 novembre au 22 décembre 2023.

Jérôme Clément

Editorialiste culture