Plus verte sera ma ville

par Armel Prieur |  publié le 11/06/2023

Quid des engagements électoraux aux municipales de 2020 ? A vos calculettes !

France, Occitanie, Haute-Garonne, Toulouse- Photo Lilian Cazabet / Hans Lucas

Dès 2019, plus de 300 collectifs locaux faisaient signer aux candidats aux élections municipales les engagements du Pacte de la Transition : il comprend 32 mesures dont la première en faveur d’achats publics responsables et la 32ème vise à doter la ville d’une monnaie locale.

En 2020, 362 collectifs ont œuvré sur 2607 communes faisant s’engager 947 listes sur au moins dix mesures. 796 de ces listes ont été élues, dont 290 majoritaires dirigeant leurs villes. Parmi les 25 plus grandes villes de France, les dix les plus engagées sont Paris, Lyon, Montpellier, Strasbourg, Lille, Rennes, Grenoble, Nîmes, Saint-Denis et Villeurbanne.

Ce 12 juin, le Collectif pour une Transition Citoyenne fait le point à mi-mandat : le processus est bien engagé – osons 40 %- mais il y a encore à faire avant la fin du mandat.
Les grandes villes, plus de 100 000 habitants, sont globalement plus en avance, alors que les villes moyennes, de 15 000 à 100 000 habitants, sont à la traîne.

Parmi les avancées, un tiers des communes évaluées a réduit l’espace réservé aux voitures pour l’ouvrir aux transports en commun, aux vélos et aux piétons ; 82 % d’entre elles luttent contre l’illettrisme numérique pour garantir à toutes et tous un accès égal à leurs droits et près de 60 % d’entre elles mènent un programme de gestion différenciée de leurs espaces verts.

Mais les collectivités ne se saisissent pas de tous les leviers à leur disposition. Malgré la crise de l’énergie, elles sont très en retard sur la rénovation énergétique des logements et bâtiments tertiaires : 85 % ont moins de 1 % de logements anciens rénovés sur leur territoire.

De même, seul un quart d’entre elles a mis en place des critères sociaux et environnementaux dans les achats publics. Pire encore, elles n’appliquent pas toujours les obligations légales : ainsi, plus de 60% des communes évaluées ne respectent pas la loi sur la proportion des produits de qualité dans la restauration collective.

Bonnes pratiques. Les collectivités ont la capacité d’agir et certaines le démontrent. Par exemple, Perros-Guirec (22) a mis en place une commission où élus et citoyens travaillent ensemble sur les projets d’aménagement du territoire.
Lyon (69) et Tours (37) réduisent la place de la voiture, en déployant des « rues aux enfants » interdites aux véhicules motorisés aux abords des écoles, ou encore des infrastructures cyclables et piétonnes. Auch, dans le Gers, a désigné un élu référent pour inclure la transition énergétique de manière transversale dans l’ensemble des politiques publiques de la collectivité.

Nous sommes à mi-mandat. Affaire à suivre !

Armel Prieur