« Préférendum »
Dico Politique: un outil pour retrouver le sens des mots, leur évolution, leur sens caché. Savoir de quoi on parle en politique. Et se comprendre
On connaissait le référendum de l’article 11 de la Constitution. Il porte la signature du Général de Gaulle qui entendait y avoir recours pour faire appel au peuple de France afin de le consulter sur les grands sujets structurants de sa présidence portant en particulier sur l’organisation des pouvoirs publics.
En 1969, le Non des Français au référendum qu’il avait initié sur la création de régions et la rénovation du Sénat est le couperet qui l’amène à quitter le pouvoir.
En biologie et écologie, un préférendum ou preferendum (emprunté au latin praeferendum, « ce qui doit être préféré ») désigne la valeur d’une variable ou d’un gradient, notamment la température, pour laquelle un organisme vivant, ou plus généralement une espèce, peut atteindre son développement optimum.
Hormis une consonance qui pourrait l’évoquer, le « préférendum » évoqué par Olivier Véran n’a rien de commun avec le référendum. Il ne se réfère pas à la Constitution, il peut porter sur n’importe quel sujet subalterne et il n’a pas de valeur de sanction en cas de vote négatif. « Ce concept nous permettrait de tester plusieurs sujets à la fois au cours du même vote. Vous pouvez poser des questions multiples aux Français ».
Une sorte de consultation populaire qui ressemble fort au Grand débat qu’Emmanuel Macron avait lancé après la crise des Gilets jaunes, ou aux Conventions citoyennes pour le climat ou sur la fin de vie.
Dans tous les cas, un simulacre de démocratie destiné à donner l’impression que l’on écoute les Français. Mais sans finalement prendre en compte leur avis.