« Prix plancher »
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La loi du 3 juillet 1963 interdit de vendre ou plutôt de revendre à perte, en dessous du prix d’achat. Mais il ne serait pas interdit de vendre en dessous du prix de revient d’un bien. Les agriculteurs, pressurés par l’agro-industrie, sont contraints et forcés de vendre leurs produits lait, viandes, fruits, légumes, céréales en dessous de ce qu’ils leur ont coûté à produire, donc à perte…
Le président de la République, acculé par la crise agricole et les manifestations qu’elle a générées, a promis l’instauration de prix plancher pour les produits agricoles, une revendication de la Confédération paysanne et des partis de gauche.
Une fois fixé, après négociation par filière, il ne pourra être question d’acheter par exemple la tonne de lait en dessous de ce prix plancher. Sauf que s’ils le trouvent trop élevé les grands groupes pourront acheter du lait à l’étranger, les agriculteurs restant avec leurs stocks sur les bras. Et que s’il est trop bas les producteurs ne s’y retrouveront pas. Un équilibre difficile. D’autant que les prix de revient diffèrent en fonction des régions, des types de production à l’intérieur d’une même filière, et peuvent être affectés par les intempéries, les épidémies, etc.
Récemment, Lactalis a fixé le prix d’achat du lait à 425 euros la tonne en l’augmentant de 5 euros après d’âpres négociations. Selon le Centre national interprofessionnel de l’économie du lait, le prix de revient du lait atteignait en 2023 442 euros du litre.