Raphaël Glucksmann : « Cette soirée n’est que le début du combat »

par Valérie Lecasble |  publié le 09/06/2024

Fort de son score qui le place en tête de la gauche, le candidat social-démocrate veut prendre la tête d’un vaste mouvement qui ira à la rencontre des électeurs sur le terrain.

Le candidat principal du Parti socialiste français (PS) et du parti Place Publique Raphael Glucksmann, lors d'une soirée électorale du Parti socialiste français (PS) et du parti Place Publique après le vote pour l'élection du Parlement européen, à la Bellevilloise, à Paris, le 9 juin 2024- Photo Sameer Al-Doumy / AFP

Raphaël Glucksman est un homme de combat. Porté par son score qui le place en tête à gauche, à six points devant La France Insoumise et à dix points devant les Verts, il entend prendre le leadership du combat contre le Rassemblement National. Ainsi, il a été le premier à prendre la parole sur TF1 après l’annonce par Emmanuel Macron d’élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet.  « Pourquoi Emmanuel Macron obéit-il à Jordan Bardella ?, s’indigne-t-il. Nous mènerons le combat, car ce jeu-là est extrêmement dangereux. Cette dissolution restera une tâche, une de plus, sur le front d’Emmanuel Macron. »

Peu avant, à la salle de concert de Bellevilloise, où les jeunes militants de Place Publique et du Parti socialiste sont venus nombreux fêter la victoire, il a affirmé qu’il allait poursuivre le chemin qui s’est ouvert pendant la campagne électorale où il a édicté une ligne politique sociale-démocrate, humaniste, écologique, sociale, républicaine, et aussi de soutien à l’Ukraine. « Je ne changerai pas de cap. Nous tiendrons cette ligne, sur le fond et sur la forme », scande-t-il.  Ce qui implique de « construire une force politique irrésistible sans écraser ni dominer l’autre. Il y a une autre manière de faire, fondée sur le cœur. Cette soirée est un début. Nous irons partout. Nous avons peu de temps, entre les menaces internes et les menaces externes nos démocraties sont fragiles. Ce n’est pas une aventure personnelle mais celle collective des citoyens français. »

Main tendue

Pour Raphaël Glucksmann, « une écrasante majorité de la gauche français est pro-européenne et démocrate ».  Clairement, sa ligne élimine Jean-Luc Mélenchon qui diverge sur l’essentiel de ses positions, en particulier à l’international sur l’Ukraine et sur Gaza. Mais il tend clairement la main à ses électeurs, ceux qui se détourneraient des « outrances » de La France Insoumise.

« Une page s’est tournée ce soir. Nous devons écrire la suivante ». Raphaël Glucksmann se sent clairement investi d’une mission, d’une responsabilité, celle de « combattre le sentiment de l’inexorabilité de la prise de pouvoir par l’extrême droite. Nous ne nous résignerons jamais ». Il veut « cultiver l’espérance qui est née » pendant cette campagne.  Il va dès demain « mettre le bleu de chauffe » travailler, chaque jour, chaque seconde. Aller à la rencontre des Français et entraîner les électeurs dans son sillage comme il a le sentiment de l’avoir fait pendant les longs mois de sa campagne électorale.

Cette responsabilité implique de fédérer tous ceux qui veulent mener avec lui ce combat et d’aller chercher un à un sur le terrain les électeurs où qu’ils soient. « Dès demain, assure-t-il, il faudra se remettre au boulot, nous allons travailler, travailler et travailler chaque jour et chaque seconde. »

« La gauche doit être au pouvoir, pas dans l’opposition », a-t-il répété. Parce qu’il a pris des voix à la majorité présidentielle et à La France Insoumise, Raphaël Glucksmann voit « un nouvel espace politique en France et en Europe qui empêchera l’extrême droite de prendre le pouvoir ».  Tout sauf Jean-Luc Mélenchon a-t-il l’air de dire, quand il insiste sur le refus des outrances.

Valérie Lecasble

Editorialiste politique