Raphaël Glucksmann, pour l’Europe, contre Macron

par Valérie Lecasble |  publié le 25/04/2024

Raphaël Glucksmann a voulu se faire entendre avant le discours sur l’Europe de Macron à la Sorbonne et a dressé à Strasbourg la vision de son combat.

Meeting de Raphaël Glucksmann pour la campagne des élections européennes- Photographie Jean-Marc Barrere / Hans Lucas.

« Je suis ému ce soir. À Strasbourg, là où le cœur de l’Europe bat plus qu’ailleurs, je veux vous dire les grandes lignes de notre vision. Strasbourg est la dépositaire de la mémoire, de la constitution silencieuse de l’Europe. La commémoration du génocide arménien a ouvert les portes de l’enfer. L’Europe a fermé les portes de l’enfer. »

Raphaël Glucksmann a choisi Strasbourg pour marteler les grands thèmes de sa campagne électorale européenne. Tandis qu’Emmanuel Macron donne le coup d’envoi de la sienne à l’université française de la Sorbonne à l’heure où les députés européens y compris sa tête de liste, Valérie Hayer seront en séance au Parlement européen, lui a voulu délivrer son discours fondateur là où tout se joue, assurant vouloir construire la « puissance européenne qui doit naître du chaos actuel ». Une façon de renvoyer Emmanuel Macron au passé et de donner une nouvelle impulsion à sa dynamique de campagne qui l’a déjà propulsé dans les sondages à trois points seulement derrière la liste Renaissance menée par Valérie Hayer.

Pourra-t-il la dépasser ? La flamme de ce meeting de 600 personnes qui l’acclament devant le drapeau rose et jaune qui affiche son slogan « Réveiller l’Europe » peut en laisser présager la possibilité. Glucksmann sait dramatiser les sujets : « Aurons-nous la force de bâtir un nouveau siècle ? Il est des moments où basculent les destins des peuples. En 2024, tout paraît branlant, fragile : la guerre en Ukraine, la crise environnementale, la menace de l’extrême droite comme dans un chaos à l’origine et à la fin des temps. Vivons-nous un début ou une fin ? Vivons-nous le début ou la fin de l’Europe ? »

Raphaël Glucksmann, qui croit en son étoile, revendique son expérience le lendemain du jour où le Parlement européen a validé deux de ses combats : le bannissement des produits issus du travail forcé des Ouïghours et la régulation des conditions d’emploi des travailleurs des plateformes.

« Je suis devenu un démocrate de combat qui assume les batailles. Un homme réaliste, qui connaît la puissance des idées, des principes qui préparent les grandes ruptures. Affronter la rupture avec les pays autoritaires, sortir des énergies fossiles », martèle Raphaël Glucksmann.

Il veut aussi saisir les 206 milliards d’avoirs russes gelés dans nos banques et les affecter à l’aide militaire à l’Ukraine ; mettre fin aux exemptions des sanctions aux Russes, y compris sur la filière nucléaire ; interdire à Total d’être le principal importateur de GNL russe et créer un fonds de défense de 100 milliards d’euros pour l’Ukraine…un programme.

Valérie Lecasble

Editorialiste politique