« Remaniement »
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Remanier le gouvernement est devenu la martingale politique d’Emmanuel Macron. Sa façon à lui de tenter de rebondir quand il se sent acculé ou en perte d’autorité. Une évidence depuis le vote de la loi sur l’immigration où le Président de la République a frôlé la catastrophe.
En principe, un remaniement ministériel est la modification partielle de la composition d’un gouvernement avant le terme officiel de son mandat. Traditionnellement, sous la Vème République, cela se produisait à la suite d’une démission comme celle de Jean-Pierre Chevènement en désaccord avec la politique de la France en Irak ou en Corse. Quand il y a changement de Premier ministre, il s’agit d’un changement de gouvernement. On se souvient de la démission de Jacques Chirac en 1976.
Depuis son élection en mai 2017, Emmanuel Macron a accepté la démission de vingt ministres de son gouvernement (Richard Ferran, Sylvie Goulard, François Bayrou, Marielle de Sarnez, Aurélien Rousseau…). Mais il en a nommé beaucoup plus, pas moins de 106 ministres et secrétaires d’État pendant les 78 mois qu’il a passés au pouvoir, rattrapant ainsi Jacques Chirac qui en a usé 107 en 83 mois.
Bref, le remaniement ministériel est l’arme ultime pour tenter de reprendre la main ou d’ouvrir une nouvelle phase politique. Sous Emmanuel Macron, elle a ceci de particulier que les rumeurs durent des semaines, il consulte, procrastine, conserve le secret, met les ministres du gouvernement sur les charbons ardents.
Depuis l’annulation du Conseil des ministres du 3 janvier, l’agitation est à son comble. Les spéculations vont bon train. Elisabeth Borne sera-t-elle remplacée ? Réponse en principe imminente.
En attendant, Emmanuel Macron remanie… l’Élysée, il vient de nommer Patrice Faure directeur de cabinet et son ancienne plume Jonathan Guémas, 35 ans, directeur de sa communication.
