Résultat élections : l’Espagne coupée en deux

par Yoann Taieb |  publié le 23/07/2023

À l’issue d’élections législatives anticipées, la droite, favorite, fait jeu égal avec une gauche qui était donnée perdante

Meertng du PSOEde Pedro Sanchez - Photo JAVIER SORIANO / AFP

Pedro « El Guapo » Sanchez a réussi son pari. La gauche espagnole, derrière la droite dans tous les sondages, peut espérer rester au gouvernement. Le parti populaire de droite et le parti socialiste, appuyés par leurs alliés, Vox (extrême-droite) et le SUMAR (extrême gauche) récoltent chacun 171 sièges.

C’est insuffisant pour obtenir la majorité absolue de 176 sièges, mais Pedro Sanchez pourrait tenir son salut du vote positif des indépendantistes catalans de gauche qui lui tendent la main.

Après avoir perdu les municipales en mai dernier, Sanchez a tenté un coup de poker électoral pour clarifier la situation politique. Son objectif était de recentrer la gauche espagnole. Une stratégie déjà utilisée pour conquérir le parti et le poste de Premier ministre. Il avait, alors, déjoué tous les pronostics.

Face à lui se dressait Alberto Nunez Feijoo, président de la région de Galice, qui tenait à gouverner sans avoir les mains liées par Vox. Ce parti radical ambitionnait de prendre les ministères de la Culture, de l’Agriculture, de la Famille et de réduire le soutien financier aux langues régionales ainsi que l’interdiction des partis séparatistes.

La campagne de la droite espagnole a été jugée comme trop brutale et pessimiste. Les Espagnols ont semblé se mobiliser pour ne pas lui donner tous les pouvoirs et surtout à l’extrême-droite, qui perd 19 sièges.

Le « sanchismo » vilipendé a aussi pu compter sur un bilan économique positif qui a permis à l’Espagne d’atteindre les 5.5% de croissance en 2022 et a fait baisser l’inflation sous la barre des 2%.

La campagne électorale, d’une intensité rare, accouche d’un pays divisé en deux blocs idéologiques. L’Espagne ne bascule pas à droite, mais se trouve plongée dans le flou politique qui ne sera résolu que par un vote de confiance pour Sanchez dans les prochains jours au Parlement ou par une nouvelle élection.

Yoann Taieb