Sandrine Rousseau, la délatrice verte
À la télévision, la cheffe écologiste avait accusé sans preuves Julien Bayou, leader du parti, de comportement condamnable avec sa compagne. Elle est désavouée : rappel de la mise à mort politique d’un innocent.
Drôle de parti, tout de même. En septembre 2022, Sandrine Rousseau, qu’on n’aurait pas aimé connaître pendant la guerre, a dénoncé sans preuve, sans vérification, sans une seule démarche contradictoire, le leader de son parti Julien Bayou pour violences psychologiques sur sa compagne. Auprès de la justice ? Non : sur France 5, à la télévision, dont elle a usé comme d’un pilori, sans que lui, ni personne, ne puisse répondre à la délatrice.
Deux ans plus tard, la suite de multiples rebondissements qui ont conduit à la démission de Bayou, à son retrait de la vie politique, à son indignité publique, à son effacement brutal, sans jugement ni enquête préalable, le cabinet Pisan, missionné par le parti Vert pour éclairer l’affaire, a blanchi purement et simplement le prévenu, en déclarant ceci : « Les faits rapportés reposent sur des déclarations auxquelles Julien Bayou a été en mesure d’apporter des éléments de contradiction documentés. L’enquête interne n’a pas permis de déterminer si des faits contraires aux règles de droit ou aux textes internes (…) ont été commis ». En clair : Bayou a répondu de manière convaincante aux accusations et il n’y a aucune preuve contre lui. Comme le dit son avocate, Marie Dosé : « Quinze ans d’engagement à la poubelle, une vie privée bafouée, une réputation jetée en pâture, une violence qu’on ne souhaite à personne : voilà qui devrait interroger Les Écologistes »
Le Parti vert s’est-il excusé auprès de son ancien leader ? Bien sûr que non. A-t-il esquissé un geste pour rétablir dans son droit un accusé à tort finalement blanchi ? En aucune manière. Silence radio, lavement de mains à la Ponce-Pilate, lâche mutisme de responsables qui ne cessent de donner des leçons de morale politique à la terre entière, Marine Tondelier au premier chef. Les mêmes lavettes auraient-elles été au pouvoir dans les années 1880 qu’elle auraient déclaré Dreyfus coupable par peur du qu’en dira-t-on.
Quant à Sandrine Rousseau, initiatrice de l’iniquité, elle continue de parader sur tous les plateaux et de répandre ses absurdités sur tous les réseaux. Le moindre sentiment de justice ou d’humanité l’aurait conduite à faire amende honorable. Il n’en est évidemment pas question. Le tribunal de son parti lui a donné tort. Mais le tribunal médiatique, sans cohérence ni mémoire, continue de la promouvoir. La délatrice a gagné, le calomnié est mort. Telle est la morale verte, qui s’est dégradée en cynisme politicien du plus bas étage.