Semaine de Pâques à Jérusalem (2)

par Sandrine Treiner |  publié le 24/04/2023

Lundi 17 avril. Vieille ville. Dix heures du matin. Jérusalem n’est pas tiède

Entre les fêtes de Pâques et la célébration de l’Indépendance de l’Etat hébreu, une semaine en Israël entre politique et Shoah

Les rues de la vieille ville de Jérusalem

Dans la vieille ville, les ruelles se remplissent et se vident au rythme des horaires du ramadan. Le calme apparent cache la possibilité d’une soudaine tension, voire l’explosion.

Rue Dolorosa, un des axes principaux du quartier musulman, de jeunes policiers militaires scrutent les visages. Ce ne sont pas majoritairement des juifs, plutôt des Druzes israéliens. Un peu plus loin, des cris, une bousculade. La police intervient vite. L’incident est clos.

Mur des Lamentations

Dans l’église du Saint-Sépulcre, dans le quartier chrétien, les fidèles ne se bousculent pas moins pour glisser leurs mains dans le creux du mont Golgotha, promesse de bonne fortune.

À proximité, dans le quartier arménien, une procession chemine dans une ferveur intense, presque inquiétante. Jérusalem n’est pas tiède.  

Ultra-orthodoxes à Jérusalem

On quitte plus tard la ville à l’Ouest pour traverser les monts de Judée noyés dans la brume et gagner l’Abbaye Sainte-Marie de la résurrection à Abou Gosh, lieu des Bénédictins sur un domaine national français en Terre sainte : « un monastère chrétien dans un village arabe dans un pays juif », résume le père Olivier, qui vit ici depuis presque cinquante ans.

Père Olivier

C’est là que le Cardinal Lustiger a fait sa dernière retraite. Un mémorial lui est consacré. « Ici nous avons reçu le « Guinness » du plus grand hoummous d’Israël », sourit le moine avant de se faire plus grave. Coptes, Arméniens, Arabes musulmans, protestants… tous viennent se recueillir ici.

« On n’a pas le droit de baisser les bras », dit-il encore dans un sourire. À quoi fait-il allusion ? Ici, la paix est un combat quotidien.

Sandrine Treiner

Editorialiste culture