Ses ailes de géant

par Bernard Attali |  publié le 15/03/2024

L’Amérique, qui a tout fait pour tuer le Concorde, salue aujourd’hui solennellement sa glorieuse dépouille…

L'emblématique avion supersonique British Airways Concorde G-BOAD du musée Intrepid passe sous le pont de Brooklyn, à New York, le 13 mars 2024- Photo TIMOTHY A. CLARY / AFP

Le dernier Concorde vient de rejoindre l’Intrepid Museum de New York après avoir traversé l’Hudson sur une barge et sous les applaudissements des passants. Pour cette entrée au Panthéon de l’espace, nos amis américains ont fini de le restaurer dans le chantier naval de Brooklyn.

Quelle aventure ! Le Concorde détient toujours le record de la traversée transatlantique le plus rapide pour un avion de passagers. Ce dernier voyage a un gout amer pour ceux qui ont eu la fierté de voler à son bord, avec plusieurs présidents de la République en visites d’État.  

Oui, cela fait un peu mal au cœur de voir aujourd’hui les badauds américains saluer ce bel oiseau… que l’oncle Sam a largement contribué à abattre dès son lancement ! En interdisant l’atterrissage de l’avion sur leurs aéroports ils lui ont coupé les ailes, ne l’oublions pas. On sait aujourd’hui que les raisons alors invoquées n’étaient que prétextes. David contre Goliath ! Comme ces légions romaines qui rendaient hommage à leurs victimes après les avoir massacrées sur le champ de bataille.

Par Bernard Attali, ancien président d’Air France

Bernard Attali

Editorialiste