« Sobriété »
Dico Politique: un outil pour retrouver le sens des mots, leur évolution, leur sens caché. Savoir de quoi on parle en politique. Et se comprendre
Depuis que la crise climatique et les excès du capitalisme sont devenus évidents, la sobriété est convoquée à tout va pour renoncer à l’abondance, au productivisme effréné et à la surconsommation. Y compris par Emmanuel Macron.
Pour ne pas effrayer les foules, les dirigeants ne parlent pas de privations ou de restrictions, mais plutôt de sobriété. Aux oreilles, cela sonne plus doux… Envisagée comme un outil visant à réduire la pollution d’origine humaine, cette sobriété répond aussi à une question existentielle : nos sociétés modernes et hyperconsommatrices peuvent-elles continuer ainsi ?
Longtemps restée théorique, l’idée de sobriété s’est concrétisée l’hiver dernier dans le domaine énergétique grâce au triptyque gouvernemental « J’éteins, je baisse, je décale » et aux recommandations «écoresponsables»: favoriser le covoiturage, privilégier le télétravail, baisser le chauffage de 1 °C, etc. Cette ode à la sobriété a porté ses fruits puisque les Français ont baissé leur consommation énergétique de 12 % par rapport à l’année d’avant.
Mais, plutôt que d’employer un terme qui cache l’urgence des réformes environnementales à mener, il faudrait avant tout accélérer la transition écologique.
À quand un « président de la sobriété » ?