Stéphane Bern, Sandrine Rousseau, un couple obscurantiste
Les dernières prévisions sont sans appel : pour décarboner l’économie avant 2050, on aura besoin, et de l’éolien, et du nucléaire. Ni Bern, ni Rousseau.
Voilà deux responsables dont on ferait bien de se débarrasser, non comme personnes, bien sûr, mais comme protagonistes du débat public : Stéphane Bern et Sandrine Rousseau. Quel rapport entre eux, dira-t-on, et pourquoi leur tomber tout à coup sur le poil ?
Quoiqu’un peu réac, l’un est fort légitime pour s’occuper du patrimoine ou pour distraire le téléspectateur. Quoique caricaturalement radicale, l’autre a le droit de développer librement ses thèses écoféministes. En revanche, il faut les débrancher au plus vite d’un débat essentiel pour l’avenir du pays : les voies et moyens de la lutte pour le climat.
Sympathique amuseur public, Stéphane Bern s’est illustré par ses philippiques répétées contre les éoliennes, stigmatisant leur effet sur les paysages, sous les applaudissements cacochymes des lecteurs du Fig-Mag. Provocatrice professionnelle, Sandrine Rousseau alimente sans cesse les réseaux sociaux de ses saillies incongrues qui réjouissent ses partisans et exaspèrent ses adversaires : pourquoi pas ?
Mais elle est aussi l’une des contemptrices les plus acharnées de l’énergie nucléaire. « Je préfère les sorcières, a-t-elle un jour tweeté, aux ingénieurs qui construisent les EPR ». Disons-le tout net : tous deux, dans leurs campagnes parallèles, se font les porte-parole de l’obscurantisme le plus rance.
C’est le président du directoire de RTE (Réseau de Transport Électricité) qui vient de sonner l’alarme. Déjà auteur d’un rapport décisif sur l’avenir énergétique de la France, RTE a mis à jour ses prévisions de consommation électrique pour 2035.
C’est-à-dire pour demain à l’aune du défi écologique. La conclusion est sans appel : pour avoir une chance d’atteindre son double objectif de décarbonation et réindustrialisation, la France devra accroître à marche forcée sa production d’électricité avant 2050.
« Après avoir électrifié le plus vite possible » dit Xavier Piechaczyk, président de RTE, la France devra jouer sur quatre leviers : « celui de l’efficacité, celui de la sobriété, celui de la disponibilité maximale du parc nucléaire installé, et celui de la production d’électricité renouvelable. Ces quatre éléments sont tous incontournables. »
Autrement dit, il faudra faire foin, au plus vite, des oppositions anti-éoliennes, dont Bern est l’un des symboles, comme des oppositions antinucléaires exprimées par une Sandrine Rousseau.
Freiner l’énergie renouvelable ou empêcher le maintien et le développement du parc nucléaire, c’est retarder d’autant les efforts nationaux en faveur du climat. Voilà un luxe que la France ne peut pas se permettre. Elle doit enfin comprendre que le vent et l’atome sont les adjuvants essentiels de l’avenir écologique du pays.
Et donc, à titre préventif, mettre au rencart public Bern et ses rombières, autant que Rousseau et ses sorcières.