« Talent nurturing »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
À l’heure des démissions de plus en plus fréquentes et de la guerre du recrutement, les entreprises rivalisent d’inventivité pour garder les talents en leur sein ou, tout simplement, faire en sorte que les intéressés en parlent positivement. Pour cela, un nouveau mot a fait son apparition, le « talent nurturing ».
Le Talent Nurturing, curieuse expression, est une approche tirée du marketing qui vise à faire des postulants en entreprise de potentiels ambassadeurs dévoués.
Le « nourrissage des talents » consiste à alimenter de manière ininterrompue lesdits postulants, à créer une interaction constante afin de maintenir un lien tout au long du processus de recrutement. C’est une approche que l’on peut appliquer aussi bien avec des candidats passifs susceptibles d’être attirés par l’entreprise qu’avec des candidats actifs ayant soumis leur candidature.
Cette approche maintient les candidats captifs, d’autant plus que leur fidélité est de plus en plus volatile de nos jours. Cette tendance est observée dans divers secteurs, où les candidats ont souvent le pouvoir de décision et la liberté de se désengager à tout moment du processus de recrutement.
Lorsqu’un individu est activement en quête d’opportunités, il dépose des candidatures auprès de plusieurs entreprises, mais le simple fait de postuler ne garantit pas son engagement final. D’où la nécessité de susciter chez lui le désir de poursuivre jusqu’au bout.
Un terme excluant puisqu’il pousse les ressources humaines à se concentrer sur les mêmes profils qui suivent les mêmes parcours de recrutement et qui peut faire passer bien d’autres futurs employés, aux qualités certaines… à la trappe.