« Territoires »
Novlangue. De Newspeak, George Orwell, « 1984 ». Langage convenu et rigide destiné à dénaturer la réalité
Les élus politiques, ministres, jusqu’au chef de l’État ne parlent plus des « provinces », des « communes » ou des cantons. Ils ne jurent que par le mot « territoire » qui reste vague.
On n’utilise plus le mot de « province », car cela est considéré comme dépassé et trop oppressant. Combien d’élus ou citoyens refusent ce mot considérant qu’il montre la domination de la capitale sur les autres parties du pays ?
Les hauts responsables des administrations centrales n’utilisent même plus l’expression « en région » lorsqu’ils quittent la capitale. Ils se rendent dans « les territoires », un terme qui permet également d’éviter les connotations des anciens partis politiques.
Par exemple, les élus du parti LR pourraient se présenter aux élections municipales sous l’étendard de la « France des territoires » plutôt que sous celui des « Républicains ».
Emmanuel Macron lui-même, lorsqu’il prend la parole à 13H, entend s’adresser «à la France des territoires, une France qui travaille et rentre manger à la maison le midi». Pourtant, rarement plus que maintenant la fracture entre les grandes métropoles, Paris et ses élites en particulier, avec les « territoires » et ses habitants lambda n’a été aussi grande.