Terrorisme : la guerre des images

par Valérie Lecasble |  publié le 10/10/2023

Face à la détermination des terroristes, la démonstration de force de l’armée israélienne sera longue et difficile. Pendant ce temps, les images tournées par le Hamas font le tour de la planète

Capture d'écran

Elles étaient deux femmes, belles, brunes, cheveux longs, insouciantes, dansant en maillot de bain au milieu des milliers de jeunes venus participer dans la nuit de vendredi à samedi à la rave party pour la Paix dans le désert du Neguev, tout proche de la bande de Gaza. C’est alors que des soldats du Hamas ont fait irruption depuis le ciel en simples parapentes pour atterrir près d’elles et tirer aveuglément sur la foule.

Saisissante, cette image a fait le tour du monde comme pour montrer la vulnérabilité de notre modèle occidental face à la détermination de quelques terroristes sans pitié décidés à le détruire.

Plus de 250 jeunes vont être tour à tour abattus dans ce désert, fauchés en pleine force de l’âge. Les autres, paniqués, se lancent dans une course effrénée pour échapper aux balles. En quelques instants, la joie et la liberté d’une jeunesse occidentale dorée sont happées par le pire des cauchemars : la terreur, la mort, la destruction. Parmi eux, 4 ressortissants français morts et quinze autres disparus.

Cette situation rappelle celle des attentats du Bataclan à Paris le 13 novembre 2015

Ces images terrifiantes filmées par vidéo sur un téléphone portable n’ont pas besoin de sous-titres. Elles disent et montrent simplement comment une bande de terroristes minutieusement préparés pour une date symbolique, celle de cette rave-party, ont pu éliminer en quelques minutes des jeunes venus se retrouver pour écouter ensemble de la musique et danser. Cette situation nous rappelle douloureusement à nous Français celle des attentats du Bataclan à Paris le 13 novembre 2015.

Ces images ne sont qu’un échantillon le plus symbolique de toutes celles filmées par les soldats du Hamas pour montrer leur force et, en creux, la faiblesse des démocraties occidentales. Avec de simples motos, des pick-up, quelques camionnettes et ces spectaculaires parapentes, sans oublier des nageurs surgis de la mer, ils ont réussi à s’introduire au nombre incroyable de 1 000 combattants pour aller lutter au corps à corps sur le sol israélien et prendre en otage quelque 150 personnes.

Parmi elles des femmes de tout âge, dont l’une dénudée, tenue face contre sol à l’arrière encore une fois d’un pick-up par des terroristes qui lèvent les bras au ciel. Il y a aussi eu cette vieille femme kidnappée et des enfants embarqués dans les rues et jusque dans leurs maisons.

Comment éliminer les terroristes dans cette bande de terre de 2 millions d’habitants ?


Le troisième jour après l’attaque, la riposte israélienne prend l’allure d’un blocus complet instauré autour de la bande de Gaza où l’eau et l’électricité ont été coupées. Pour y contenir et y enserrer les combattants du Hamas, de lourds et puissants chars terrestres israéliens sont mobilisés.

La sidération qui demeure alors est celle de l’incroyable efficacité du modus operandi des terroristes face à ce qui peut ressembler pour l’heure à une forme d’impuissance de Tsahal. Que valent des chars et l’une des plus puissantes armées du monde face à la détermination de quelques terroristes bien entraînés ? Comment retrouver les otages ? Comment éliminer les terroristes dans cette bande de terre de 2 millions d’habitants, parmi la plus dense au monde ? La guerre sera longue et difficile nous promet le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

Valérie Lecasble

Editorialiste politique