Trêve à Gaza ?
Septième mois de guerre et aucune résolution en vue. Pour Netanyahou la poursuite de la guerre est la seule planche de salut politique
Le Global Times chinois analyse la situation politico-militaire d’Israël qui fait face à « plusieurs dilemmes ». La pression s’accentue sur le gouvernement à cause de « l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution de cessez-le-feu pour Gaza, les manifestations à grande échelle en Israël avec des dizaines de milliers de participants, l’attaque par Israël du complexe de l’ambassade iranienne augmentant le risque de conflit, les forces israéliennes tuant plusieurs travailleurs humanitaires internationaux et l’escalade militaire entre le Hezbollah et Israël au Liban ».
Le libanais l’Orient-Le jour et toute la presse constate que le risque d’une extension de la guerre est plausible : « la région (et surtout le Liban) est suspendue à la riposte de la République islamique ». Les troupes israéliennes se préparent à une possible confrontation avec l’Iran et à une invasion de Rafah, pour laquelle Netanyahou a déjà prévenu « qu’une date était déjà prévue ».
Le Frankfürter Allegemeine Zeitung estime que les chances sont minces pour les puissances occidentales d’influencer l’État hébreu. Alors que Paris, Berlin et Amman exigent un cessez-le-feu que Netanyahou n’a pas intérêt à appliquer, le journal donne un point de vue représentatif des élites allemandes sur ce sujet : « Israël doit faire davantage pour l’approvisionnement humanitaire à Gaza, mais la lutte contre le Hamas reste un objectif légitime. La décimation du groupe terroriste n’est pas une condition suffisante pour une paix durable, mais elle est nécessaire. »
La Nacion, le quotidien conservateur argentin, au contraire, ne mâche pas ses mots : « Netanyahou et son armée ont choisi la pire combinaison stratégique possible dans la guerre contre le groupe terroriste ». Mais la marginalisation du Hamas, bien que complexe, est possible : « l’équipe de Joe Biden est déjà en pourparlers avec l’Égypte pour travailler en étroite collaboration avec les États-Unis et Israël afin de s’assurer que le Hamas ne puisse plus jamais faire passer des armes en contrebande à travers la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza. »
En Une du japonais Asahi Shimbun, l’extrait d’un roman du Palestinien Ghassan Kanafani (1936-1972) rappelle aux lecteurs que le conflit n’a pas commencé hier. En Asie orientale, où les tenants et les aboutissants de la guerre semblent très loin, la presse retient avant tout la souffrance de la population civile palestinienne. Et alors que « des enfants meurent de faim et de malnutrition. », l’assassinat de sept humanitaires par Tsahal a profondément choqué : « Il est scandaleux de voir même ceux qui l’ont remarqué [les appels à l’aide des Palestiniens] et ont tendu la main pour aider sont également tués. »