Trump, après coup
La tentative de meurtre sur le candidat républicain à la Maison Blanche a enflammé les médias du monde entier. Retour sur un acte qui restera dans l’histoire politique américaine.
Il n’est pas rare que les armes à feu réduisent au silence des personnalités politiques outre-Atlantique. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung revient sur les multiples tentatives, réussies ou non, qui ont visé des présidents américains : Lincoln, les frères Kennedy, Ronald Reagan en 1981… Les auteurs des tentatives venaient de tous les bords politiques.
The Washington Post le rappelle : sans armes, il n’y aurait pas d’attentats. Le sempiternel débat sur la régulation revient sur le devant de la scène, sans qu’aucun consensus n’émerge. Le « chapô » de l’éditorial en est presque suppliant : « Si nous ne parvenons à nous mettre d’accord sur rien d’autre, pouvons-nous au moins nous mettre d’accord sur l’interdiction des AR-15 ? » Un pédiatre rappelle que « malgré tous nos efforts, les blessures liées aux armes à feu restent la première cause de décès chez les enfants et adolescents aux États-Unis ».
Pour le Nikkei Asia, la voix du business nippon, la réponse de Joe Biden a été à la hauteur, tout en intervenant dans un contexte particulièrement tendu : « La division entre les citoyens américains s’approfondit avant l’élection présidentielle de novembre ». L’article se termine par un macabre décompte : « Le chef du plus grand parti d’opposition sud-coréen a été attaqué en janvier et le Premier ministre slovaque a été abattu en mai. Des dizaines de candidats aux élections présidentielles et législatives de juin au Mexique ont été tués. » L’ancien Premier ministre japonais Abe Shinzo a aussi été assassiné et son successeur, l’actuel chef du gouvernement Fumio Kishida, a été victime « d’une sérieuse tentative de meurtre » également.
Ce climat tendu fait les choux gras du chinois Global Times, qui fait semblant de se désoler de l’instabilité interne des États-Unis : « Comment peut-on s’attendre à ce qu’un pays aussi incertain fasse preuve de stabilité dans ses relations avec ses alliés… La fusillade va certainement déclencher davantage de soupçons sur le leadership américain parmi ses alliés. »
À peine quelques jours après avoir été blessé, Donald Trump s’est rendu à la convention républicaine de Milwaukee. Le correspondant d’El Pais y a été témoin d’une Trump-mania délirante : le bandage à l’oreille de Trump « est devenu un accessoire pour certains des participants ». Et ce, alors que les affaires s’accumulent (documents saisis dans sa villa de Floride, affaire Stormy Daniels…), rien ne semble arrêter l’histoire « rise and fall » de Donald Trump : « la quasi-totalité des sondages le donnent gagnant face à un Joe Biden dont les capacités physiques et mentales sont questionnées depuis le débat ».