Trump candidat dictateur

publié le 03/05/2024

Chaque week-end, un regard engagé sur une semaine d’actualité. Que retenir dans le flot d’informations qui inonde les médias, entre écume des jours et vague de fond ? L’essentiel.

Laurent Joffrin- Photo JOEL SAGET / AFP

Lundi – Sciences Politiques et ignorance géopolitique

Protester contre le massacre en cours à Gaza ? C’est la moindre des choses, surtout quand on vingt ans et qu’on croit aux valeurs humaines. L’ennui, c’est que les étudiants activistes de Sciences Po et autres lieux, dont l’action ultra-minoritaire a dominé la semaine médiatique, vont bien au-delà de cette exigence de paix et de justice. Le simple slogan « Libérez la Palestine de la rivière à la mer », répété de manière obsessionnelle, suppose la disparition de l’État d’Israël, chose criminelle, mais aussi impossible quand on examine cinq minutes le rapport des forces militaires. Moyens terroristes, fin chimérique, slogan idiot : voilà des étudiants qui devraient étudier un tant soit peu les réalités de la région dont ils parlent.    

Mardi – Lagardère démissionné trop tard

Mis en examen, Arnaud Lagardère démissionne de ses fonctions dans le groupe qui porte son nom. Regrettable lenteur de la justice : les abus de biens sociaux dont le fils du fondateur est accusé auraient-ils été découverts plus tôt, que l’entreprise, débarrassée de l’héritier indigne, aurait peut-être été sauvée du démantèlement.

Mercredi – les vérités alternatives de Mélenchon

Glucksmann chassé du défilé du 1er mai à Saint-Étienne. « Je n’y suis pour rien », clame Mélenchon. Pas de chance : la télé filme les drapeaux LFI présents dans la foule et fait parler un ancien candidat insoumis qui confirme bien d’implication de son parti. Donald Mélenchon vit ans une « vérité alternative » qu’il tente d’imposer à force d’invectives dans le débat public. Il est vrai que la campagne de sa candidate patine : il faut bien occuper le terrain, quitte à mentir comme un arracheur de dents.

Jeudi – Trump candidat dictateur

Dans un entretien à Time Magazine, l’ancien président précise son projet : fin de l’état de droit, 11 millions d’expulsés, le pardon pour les assaillants du Capitole, un recul historique pour le droit des femmes, Biden traîné en justice, etc. Un dictateur élu, en somme, qui éteindra sans regret la flamme de la statue de la Liberté.

Vendredi – Un nouveau paysage politique

Sans rien proposer, sinon de vider l’Union européenne de son contenu, sans rien dire, sinon du mal de Macron, Bardella se stabilise à plus de 30 % dans les sondages. Si on ajoute à son score celui de Reconquêtes et de Dupont-Aignan, l’extrême-droite se retrouve à près de 40 % des intentions de vote. Pour le reste, Glucksmann talonne la liste Macron (13 contre 16) et les autres stagnent entre 6 et 8 %. Si rien ne change, le paysage politique change du tout au tout : le RN devient favori de l’élection présidentielle et la gauche est dominée par sa composante réformiste. Si le PS change de ligne, il peut fournir au pays une alternative à Macron qui ne soit pas Marine Le Pen.

La semaine de Laurent Joffrin

Trump candidat dictateur

Lundi – Sciences Politiques et ignorance géopolitique

Protester contre le massacre en cours à Gaza ? C’est la moindre des choses, surtout quand on vingt ans et qu’on croit aux valeurs humaines. L’ennui, c’est que les étudiants activistes de Sciences Po et autres lieux, dont l’action ultra-minoritaire a dominé la semaine médiatique, vont bien au-delà de cette exigence de paix et de justice. Le simple slogan « Libérez la Palestine de la rivière à la mer », répété de manière obsessionnelle, suppose la disparition de l’État d’Israël, chose criminelle, mais aussi impossible quand on examine cinq minutes le rapport des forces militaires. Moyens terroristes, fin chimérique, slogan idiot : voilà des étudiants qui devraient étudier un tant soit peu les réalités de la région dont ils parlent.    

Mardi – Lagardère démissionné trop tard

Mis en examen, Arnaud Lagardère démissionne de ses fonctions dans le groupe qui porte son nom. Regrettable lenteur de la justice : les abus de biens sociaux dont le fils du fondateur est accusé auraient-ils été découverts plus tôt, que l’entreprise, débarrassée de l’héritier indigne, aurait peut-être été sauvée du démantèlement.

Mercredi – les vérités alternatives de Mélenchon

Glucksmann chassé du défilé du 1er mai à Saint-Étienne. « Je n’y suis pour rien », clame Mélenchon. Pas de chance : la télé filme les drapeaux LFI présents dans la foule et fait parler un ancien candidat insoumis qui confirme bien d’implication de son parti. Donald Mélenchon vit ans une « vérité alternative » qu’il tente d’imposer à force d’invectives dans le débat public. Il est vrai que la campagne de sa candidate patine : il faut bien occuper le terrain, quitte à mentir comme un arracheur de dents.

Jeudi – Trump candidat dictateur

Dans un entretien à Time Magazine, l’ancien président précise son projet : fin de l’état de droit, 11 millions d’expulsés, le pardon pour les assaillants du Capitole, un recul historique pour le droit des femmes, Biden traîné en justice, etc. Un dictateur élu, en somme, qui éteindra sans regret la flamme de la statue de la Liberté.

Vendredi – Un nouveau paysage politique

Sans rien proposer, sinon de vider l’Union européenne de son contenu, sans rien dire, sinon du mal de Macron, Bardella se stabilise à plus de 30 % dans les sondages. Si on ajoute à son score celui de Reconquêtes et de Dupont-Aignan, l’extrême-droite se retrouve à près de 40 % des intentions de vote. Pour le reste, Glucksmann talonne la liste Macron (13 contre 16) et les autres stagnent entre 6 et 8 %. Si rien ne change, le paysage politique change du tout au tout : le RN devient favori de l’élection présidentielle et la gauche est dominée par sa composante réformiste. Si le PS change de ligne, il peut fournir au pays une alternative à Macron qui ne soit pas Marine Le Pen.