Trump condamné
« Guilty,guilty, guilty. ».. la presse mondiale, sidérée, commente la condamnation de l’ex président
Le Frankfurter Allgemeine Zeitung répète trois fois dans son titre, comme une formule magique, ce qui restera de cette journée histoire : « Coupable. Coupable. Coupable. »
Der Spiegel et Die Zeit partagent, avec la quasi-totalité des médias, le même récit de l’évènement : « C’est la première fois dans l’histoire américaine qu’un ex-président est condamné pour un délit. » Dehors, partisans et opposants de l’ancien président ont échangé des noms d’oiseau : « Les médias américains ont rapporté des scènes parfois chaotiques ».
Le très posé et respecté quotidien helvétique Tages-Anzeiger se demande si Trump peut aller en prison. S’il s’était comporté comme un prévenu normal, cela n’aurait sans même pas été envisagé, mais comme il « ne montre aucun remords et attaque continuellement le juge en particulier et la justice américaine en général », le verdict pourrait éventuellement être différent. Mais « il est quasiment exclu que Trump doive subir cette peine de prison » car de toute façon ses avocats feront appel avant la présidentielle.
The Guardian, ravi, cite le communiqué de presse de Joe Biden qui rappelle que « nul n’est au-dessus des lois ». Les réactions « furieuses » des membres du parti républicain n’ont pas manqué : « Mike Johnson, président de la Chambre des représentants, a déclaré qu’il s’agissait d’un “jour honteux dans l’histoire américaine”, tandis qu’Élise Stefanik, présidente de la conférence républicaine de la Chambre des représentants, a déclaré que cela montrait “à quel point le système judiciaire militarisé est devenu corrompu, truqué et anti-américain sous la direction de Joe Biden et des démocrates”.
The Times of India insiste sur les conséquences politiques de l’évènement : “Les deux partis devraient profiter de cette condamnation pour mobiliser leur base”. Le journal a interrogé trois professeurs de sciences politiques qui ont chacun un avis divergent sur les effets électoraux de cette condamnation : “peu d’électeurs changeront leur vote”, “la condamnation va indubitablement handicaper Trump dans une élection qui va se jouer à quelques centaines de votes dans des États clefs”, “des indépendants pourraient s’éloigner de Trump”.
Le chinois Xinua Finace, voix des milieux d’affaires, reste très factuellement rappelle que cette condamnation n’empêche pas Trump de se présenter : son image n’a pas changé aux yeux de ses supporters. “La carrière politique de M. Trump est émaillée d’événements négatifs tels que des enquêtes de destitution et des scandales sexuels, alors que les détails de l’affaire des ‘pots-de-vin’ sont connus depuis longtemps et que les accusations ne sont pas aussi graves que celles qui figurent dans les trois autres actes d’accusation.”
La Nueva España prend un angle particulier et titre : “Une prostituée fait condamner Trump”. L’éditorialiste constate que le nom de Stormy Daniels a disparu des articles pour se concentrer sur Trump et rappelle qu’elle mérite le reste. Elle est “celle qui a fait plier le plus grand clown contemporain” pour un délit, ajoute le journaliste avec une pointe d’ironie, “sûrement plus horrible que la destruction par George Bush de l’Irak, pourtant sans armes de destruction massive ni Al-Qaïda”…