Yannick Favennec, attrape-moi si tu peux
Un peu au centre, un peu à droite, changeant fréquemment de parti politique, désormais passé à Horizons, il a fait partie des rares opposants déclarés à la réforme des retraites, en contradiction totale avec la ligne de son parti. Peu loyal, mais très libre, le député ?
En ce temps-là, Yannick Favennec était membre du grand parti de droite qu’était l’UMP. Député depuis 2002, il a même résisté à la vague macroniste de 2017. Au sein du paysage politique, on pourrait le qualifier de survivant. Et peut témoigner d’un temps que beaucoup de jeunes députés ne peuvent pas connaître.
Député de la 3e circonscription de la Mayenne, il a oscillé politiquement : tantôt au centre, tantôt au sein de la droite modérée. En 2016, logiquement
Il apporte son soutien à Alain Juppé lors des « primaires de la droite et du centre »
Déçu par ce que devenait LR sous la houlette de Laurent Wauquiez, il le quitte et siège avec le groupe Liberté et Territoires, ancêtre lointain de LIOT (1).
En 2020, il décide de rallier, cette fois, le MoDem de François Bayrou. Huit mois plus tard, nouveau changement, il part pour le groupe UDI. Il confie à l’époque ne pas se reconnaître dans les idées du MoDem, et que, par conséquent, il y a eu « tromperie sur la marchandise ».
Un électron libre et changeant que le député Favennec. Voire un petit peu indécis sur ses idées. Récemment, sa position a fait grincer des dents au sein de la majorité lors du débat sur la réforme des retraites. Désormais membre du parti Horizons, dont le chef a plaidé pour un âge de départ à 67 ans, voilà que Favennec se dit opposé à la réforme des 64 ans. En cause, « le manque de lisibilité et de clarté du projet global » , notamment l’affaire des retraites à 1200 euros minimum.
Alors, il a dit non, encore une fois. Le chef du groupe Horizons à l’Assemblée, Laurent Marcangeli menace : quiconque voterait contre serait exclu. Réponse de l’intéressé : « c’est pitoyable, s’ils veulent m’exclure, qu’ils m’excluent ». Ou encore, cette sortie bravache et philippiste pur jus : « Je préfère ma conscience à mon parti ». Libre et loyal, ça vous rappelle quelqu’un ?
Ce positionnement de Yannick Favennec amène une question plus large : est-ce que les membres et militants Horizons suivent Edouard Philippe par alignement sur ses idées politiques ou parce qu’ils sont d’abord séduits par le personnage ?
En filigrane, c’est tout le défi qui se présente à Edouard Philippe en vue de la présidentielle 2027.
(1) Le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, LIOT, a été créé le 28 juin 2022 et compte 20 membres. Bien qu’issus d’horizons politiques divers, ces 20 députées et députés partagent un fort ancrage territorial et rassemble plusieurs députés du centre gauche et du centre droit.