Collège : cachez ces seins…
Peintures classiques, caricatures, littérature, sciences, laïcité, dans certains collèges et lycées, élèves et parents musulmans crient à l’islamophobie et à la provocation quand on ne suit pas leur vision religieuse. Malgré l’affaire Samuel Paty, le dernier incident en date n’est sans doute pas le dernier…
Racisme, islamophobie, provocation… tout y passe. L’objet ou plutôt le corps du délit? Un tableau du XVIIe siècle. Dans le cadre des cours de français de la classe de sixième, la professeure du collège Jacques Cartier à Issou dans les Yvelines, a montré un tableau de « Diane et Actéon »,(1568-1640), du peintre maniériste italien Giuseppe Cesari. Comme souvent dans les tableaux classiques, on y voit des femmes… nues.
Horreur et surtout damnation ! Aussitôt, des élèves se disent choqués, détournent le regard. Un peu plus tard, pendant une heure de « vie de classe » avec une autre enseignante, les accusations fusent : propos racistes forcément.
Rien de tout cela, sauf que les élèves estiment que montrer une image de femmes nues est une « provocation » du fait de leur confession musulmane. Le lendemain, les parents des élèves entrent dans la danse. L’un d’entre eux écrit au principal, pour se plaindre que son fils n’aurait pas pu s’exprimer pendant l’heure de la vie de classe et …qu’il souhaite porter plainte contre le chef de l’établissement. Plusieurs membres de l’établissement, se sentant en danger, exercent leur droit de retrait. Depuis, le collège est en grève.
Une fois, encore, la mécanique est en marche. Un professeur parle de peinture et la montre, expose les idées de Darwin ou de Voltaire, explique la laïcité, bref, ose faire œuvre d’enseignement et, immédiatement, les élèves se disent choqués, se lèvent pour protester, crient au scandale.
Une fois encore, dans la foulée, ce sont les parents de ses élèves qui accusent, portent plainte, réclament justice pour cette « offense » faite à leur religion. Ce qu’il exige est d’une simplicité non biblique : qu’on applique à l’Éducation nationale, les règles de l’école coranique. Une fois encore, les professeurs demandent de l’aide au rectorat, qui garde un silence précautionneux.
Nul doute que, très bientôt, des associations s’élèveront contre cette « islamophobie » rampante, mêleront un cours de français sur la peinture et attaques physiques, réelles, contre des musulmans, demanderont qu’on épargne à leurs enfants ces seins qu’on ne saurait voir et exigeront le « respect » pour leurs convictions religieuses, le « respect », ce cheval de Troie de l’islamisme. Le tout, avec le soutien tonitruant des jeunes cadres de LFI et celui plus sournois des Frères Musulmans dont l’action est souterraine, mais constante.
Simple éclat ? L’affaire Samuel Paty avait commencé ainsi. Elle a abouti sur une décapitation. Le 16 octobre 2020, ce professeur d’histoire-géographie avait été assassiné à quelques mètres de son collège, par un islamiste de 18 ans, à Conflans-Sainte-Honorine, là aussi dans les Yvelines, .
Quelques jours plus tôt, il avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. Seule différence, de taille, cette fois le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal a annoncé « une procédure disciplinaire à l’endroit des élèves qui sont responsables de cette situation et qui ont d’ailleurs « reconnu les faits ».
Il est temps. Une enquête IFOP auprès des Français musulmans sur les questions de religion et de laïcité montre clairement que les jeunes générations de musulmans ont des convictions très affirmées. 66 % des Français musulmans se disent croyants et religieux pratiquants- contre 12 % en moyenne chez l’ensemble des Français – et affirment que leur religion influe sur tout : choix alimentaire; de leurs amis, de leur opinion politique, vie intime et personnelle, façon de s’habiller. 78 % d’entre eux jugent que la laïcité telle qu’elle est appliquée aujourd’hui par les pouvoirs publics est discriminatoire envers les musulmans. Et 16 % n’expriment pas de condamnation totale à l’égard… de l’auteur du meurtre du professeur Bernard à Arras.
Dans le détail, l’enquête montre un écart spectaculaire entre les générations. Entre les anciens, modérés, et les jeunes, bien plus radicaux. Nul doute que l’incident du collège Jacques Cartier s’inscrit dans une liste qui est loin d’être close.